Un bilan de huit ans de présidence du Louvre de Jean-Luc Martinez

Alors que beaucoup attendaient hier la nomination du président-directeur du Louvre au Conseil des Ministres, nous avons appris qu’il n’en serait rien, et qu’il faudrait attendre peut-être beaucoup plus longtemps.

L’équation était connue. Quatre candidats déclarés : Jean-Luc Martinez, qui souhaite être renouvelé pour un dernier mandat, Sophie Makariou, Laurence des Cars et Christophe Leribault. Emmanuel Macron, qui est celui qui choisira in fine, ne veut plus de Jean-Luc Martinez, faisant preuve ici d’une vraie clairvoyance. On ne peut en dire autant de la ministre de la Culture, au contraire favorable à l’actuel titulaire du poste. Cela démontre, s’il le fallait, l’incroyable état de désagrégation de ce ministère, capable de soutenir un candidat qui, en huit ans, a amené le Louvre à un point de rupture, et occasionné un nombre de scandales très important. Ceux-ci ne datent en effet pas d’hier, et si plusieurs d’entre eux ont fait l’objet d’articles dans la presse ces derniers mois (notamment dans Mediapart et Le Canard Enchaîné), nous avons été les premiers, et parfois les seuls à révéler des affaires au moins aussi graves, mais qui n’ont jamais été reprises par d’autres médias. Il s’agit de faits, établis, vérifiés, prouvés. Et personne n’a jamais pu nous démentir. En attendant la décision finale, et même si le renouvellement de Jean-Luc Martinez semble plus improbable que jamais, nous en faisons ici le résumé, en renvoyant à chaque fois aux articles concernés, afin que l’on comprenne bien que soutenir la candidature de Jean-Luc Martinez (qui est malgré tout toujours en lice, et encore président-directeur par intérim), c’est aller contre l’intérêt du Louvre.
Notre résumé est en grande partie chronologique, des affaires les plus anciennes aux plus récentes.

1. L’affaire des Rembrandt Rothschild.

1. Rembrandt van Rijn (1606-1669)
Portrait de Oopjen Coppit,
épouse de Marten Soolmans
, 1634
Huile sur toile - 210 x 134 cm
Paris, Musée du Louvre
Photo : WGA (domaine public)
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Tous les articles ayant trait à ce dossier sont réunis dans ces pages :

Le premier scandale, est que ces œuvres - bien connues du Louvre - se sont vu accorder leur certificat d’exportation, ce qui signifiait qu’il ne s’agissait pas de trésors nationaux. Or elles l’étaient évidemment, comme la suite l’a d’ailleurs prouvé.
Jean-Luc Martinez a, à cette occasion, inauguré une pratique désormais habituelle : ignorer l’avis des grands départements. Rappelons qu’un « grand département » réunit, par exemple pour les peintures, ceux qui donnent leur avis pour les acquisitions des autres musées français, et aussi ceux qui signent, ou pas, les certificats d’exportation des œuvres. Le chef du grand département patrimonial des peintures, c’est Sébastien Allard, qui pour cette fonction ne dépend pas de Jean-Luc Martinez, mais du ministre. Il faut donc distinguer : directeur du département des peintures (qui dépend du Louvre) et chef du grand département patrimonial des peintures (qui dépend du ministre). Or, Sébastien Allard ne voulait pas signer le certificat, et pourtant le certificat a été accordé.

La Tribune de l’Art a révélé cette affaire dans cet article. Du coup, le Louvre s’est fendu d’explications embarrassées dont nous avions parlé ici qui confirmaient ce que nous avons écrit plus haut.
Ensuite, le Rijksmuseum a essayé d’acheter les œuvres. Pas un instant Jean-Luc Martinez ni le ministère de la Culture de l’époque n’ont essayé de négocier avec Eric de Rothschild. Du coup, la France a dû s’aligner sur le prix proposé par le Rijksmuseum qui acceptait sans barguigner celui demandé par le vendeur. Or nous savons de sources certaines que ce dernier aurait pourtant accepté de négocier un prix plus bas avec le Louvre si celui-ci avait manifesté son intérêt.
Le ministère s’apercevant de son erreur a finalement accepté que la Banque de France achète un tableau sur les deux (ill. 1), et a décidé de partager avec les Pays-Bas. Sauf que la Banque de France était prête à financer les deux comme nous l’avions écrit dans cet article.

Le résultat n’est pas satisfaisant du tout : on se retrouve désormais avec des tableaux qui vont faire la navette entre la France et les Pays-Bas. Tout, dans cette affaire, a été mal géré.

2. Des réserves beaucoup trop loin du musée.

2. Rogers Stirk Harbour + Partner
Centre de réserves du Louvre à Liévin
Photo : Didier Rykner
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Il est inutile de décrire en détail cette affaire, très mal engagée depuis le départ, des réserves construites à Liévin. Mettre en place des réserves à 200 km du Louvre était une décision excessivement mauvaise, largement contestée au sein même du Louvre comme l’ont prouvé nos interviews de nombreux conservateurs (voir ces interviews). Même si le bâtiment construit (ill. 2) est de bonne qualité et fort bien conçu (voir l’article), son éloignement du Louvre et son mode de fonctionnement représentent un grave problème, dont les conséquences se font sentir sur plusieurs affaires comme on le verra plus loin. Ajoutons qu’une fois que toutes les œuvres prévues seront transférées, ces réserves seront déjà saturées.

3. Un aménagement coûteux et raté du Pavillon de l’Horloge.

3. Salle « Le Louvre d’aujourd’hui et de demain »
La maquette du Louvre Abu Dhabi
Photo : Didier Rykner
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Le pavillon de l’Horloge a été entièrement réaménagé, avec les salles du donjon du Louvre, par Jean-Luc Martinez. Il s’agit de ses premiers grands travaux. Cela a coûté 7 millions d’euros pour un résultat que tout le monde reconnaît comme désastreux. Nous en avons parlé dans cet article.

Résumons l’affaire : au sous-sol, les salles de l’histoire du Louvre sont désormais très réduites et ne racontent plus rien, beaucoup d’œuvres acquises dans les dernières années (des esquisses peintes notamment) ne sont plus présentées.
L’ancienne chapelle, au premier étage, qui servait de lieu parfait pour des expositions dossiers un peu conséquentes, a été transformée en un « centre d’interprétation », censé présenter les différents départements du Louvre. Comme nous l’avions écrit : « On y présente quelques œuvres, une ou deux par département, qui n’expliquent et ne démontrent rien. On ne comprend même pas comment le choix a été fait. Ce n’est ni un « best of », ni un échantillonnage tant la sélection est réduite. » Le visiteur n’y comprend rien (et il n’y a rien à comprendre). Ajoutons que les guides se refusaient à y emmener leurs groupes, mais que Jean-Luc Martinez (du temps où il y avait des visiteurs et des groupes) imposait le passage par ces salles.
L’étage supérieur a subi le même type de traitement. La salle qui abritait autrefois la collection Beisteigui est devenue : « le Louvre d’aujourd’hui et de demain » (ill. 3). Un concept aussi pauvre, et d’une vacuité absolue. 7 millions d’euros pour l’ensemble !

4. Une gestion désastreuse des expositions Valentin de Boulogne et Vermeer.

4. Valentin de Boulogne (1591-1632)
Les Tricheurs, vers 1614
Huile sur toile - 94,5 x 137 cm
Dresde, Staatliche Kunstsammlungen
Photo : Didier Rykner
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L’organisation de ces deux expositions dans l’espace sous la pyramide a été un fiasco total : Vermeer était forcément très couru, et Valentin (ill. 4) beaucoup moins. Mais le système de réservation mutualisé comme l’entrée commune aux deux expositions a provoqué un véritable chaos. Alors que l’exposition Valentin (pourtant bien meilleure) était en grande partie vide, on ne pouvait plus réserver pour la voir car tout le monde voulait visiter Vermeer. Résultat : cette exposition, qu’on pouvait visiter très simplement à New York (où nous l’avons vue également) était très difficile d’accès à Paris. Ajoutons que même en réservant (c’était obligatoire), on attendait souvent longtemps à l’entrée.
Nous avons publié pas moins de six articles sur ce fiasco.

5. Une politique d’expositions à Lens absurde (ce point s’est depuis amélioré).

5. Vue de l’exposition
A gauche : Pietà
Au fond Portrait du chancelier Séguier
Photo : Louvre-Lens
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Le Louvre-Lens existe, c’est un fait, et il faut le faire vivre. Nous n’avons donc bien entendu rien contre le fait d’y organiser des expositions. Mais celles-ci doivent être des expositions « généralistes », sur un mouvement, sur un pays, etc. Pas des expositions trop spécialisées comme l’étaient Le Brun (ill. 5) ou Le Nain. En effet, si celles-ci trouvent leur public sans problème à Paris car cela les rend beaucoup plus accessibles, il est beaucoup plus difficile de faire venir les foules à Lens : seuls les gens très motivés s’y rendent. Le maire a d’ailleurs contesté cette programmation, comme cela nous a été rapporté par des sources fiables, considérant que ce n’était pas ce qu’attendaient la population de la région...

Résultat : les rétrospectives Le Brun et les frères Le Nain, bien que remarquables, ont été des échecs. Le Brun a fait 45 000 visiteurs, ce qui est très peu. Le Nain a eu 60 000 visiteurs, alors qu’ils en avaient eu environ 300 000 au Grand Palais en 1978 !

Nous avons expliqué cela dans cet article. Depuis, il faut reconnaître que des leçons en ont été tirées, et la programmation des expositions à Lens est plus rationnelle. Mais deux expositions majeures, sur des artistes français essentiels du XVIIe siècle, ont été sacrifiées.

6. Les difficultés de travailler pour les conservateurs du Louvre.

Nous allons regrouper ici des points différents, traités dans plusieurs articles, mais qui tous montrent la difficulté qu’ont les conservateurs du Louvre à travailler dans des conditions optimales.

* les frais de déplacement des conservateurs sont très peu élevés, ce qui empêche ceux qui veulent vraiment travailler de le faire bien. Nous avons détaillé ce point dans cet article,

* le Louvre rogne tellement sur les frais de déplacement que même pour aller à Lens ça coûte trop cher (voir cet article) !

* au département des arts graphiques dirigé par Xavier Salmon, les conservateurs doivent demander l’autorisation une semaine à l’avance pour aller travailler à l’extérieur ! Certains donc vont en bibliothèque en se cachant (c’était le cas avant le Covid). Nous démontrons cela dans cet article.

* pendant le premier confinement, la plupart des agents du Louvre, dont les conservateurs, ont été interdits de télétravailler (Mediapart a dit qu’ils n’avaient pas le droit de se rendre au Louvre, mais c’était en réalité bien pire). Ils n’avaient même plus le droit d’envoyer des mails avec leurs mails professionnels ! Nous avons détaillé cela dans cet article et dans celui-ci.

7. Des fermetures de salles permanentes massives et que le Louvre n’assume pas en mentant aux visiteurs.

6. Cour Marly, en partie fermée le jeudi (en 2018)
avec de nombreuses salles du département
des sculptures pour des travaux imaginaires
Photo : Didier Rykner
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Depuis l’arrivée de Jean-Luc Martinez au Louvre, le nombre de salles fermées n’a pas cessé d’augmenter, et de plus en plus longtemps. Même l’été dernier, lorsque le musée a eu l’autorisation de rouvrir, les salles de peinture française du XVIIe au XIXe siècle au deuxième étage de la cour carrée sont restées closes. Elles sont sont donc inaccessibles depuis plus d’un an puisqu’elles n’ont jamais rouvert après le premier confinement ! Une situation grave car la peinture française n’est donc plus visible au Louvre, sauf au premier étage (grande galerie et salles des grands formats du XIXe).
Avant le confinement, de très nombreuses salles étaient fermées plusieurs jours par semaine (ill. 6), et le Louvre mentait aux visiteurs sur les causes de fermeture, prétextant des travaux qui n’existaient pas, comme nous l’avons démontré ici.

8. La marginalisation des départements et des conservateurs.

Un très bon exemple de cette mise à l’écart des scientifiques est la gestion des réserves de Liévin, confiées à un non conservateur : Brice Mathieu. Celui-ci n’est pas du tout scientifique ni historien de l’art, et c’est pourtant lui qui a longtemps dirigé le centre de réserves, alors que celles-ci étaient auparavant, pour les parties qui les concernaient, sous la direction des directeurs de départements. Nous avions parlé de ce sujet dans cet article. Depuis, Brice Mathieu est devenu directeur des ressources humaines du Louvre alors qu’il n’a pas davantage de compétences ni de formation dans ce domaine !

Sur la marginalisation des départements, nous avons aussi abordé dans cet article récent : l’effacement des départements dans l’organigramme du musée, la création d’une direction transversale de la recherche et des collections, la poursuite des mutualisations aux dépens des départements, les relations de plus en plus difficiles entre les directeurs de département et Jean-Luc Martinez, ses interventions dans les décisions du ressort des départements et l’achat d’œuvre contre leur gré.

9. Les conférenciers traités par le mépris.

Nous avons publié à ce sujet un long article, difficile à résumer. Les guides-conférenciers sont en effet extrêmement mal traités au Louvre et cet article le démontre, avec beaucoup de témoignages.

10. Le Louvre épinglé par la cour des Comptes car il ne fait pas respecter par Abu Dhabi le contrat sur les produits et publicités.

Il s’agit d’une affaire confirmée par Le Canard Enchaîné, mais que nous avions été les premiers à révéler : alors que le Louvre aurait dû recevoir plusieurs millions d’Abu Dhabi pour l’utilisation de la marque du Louvre, cet argent n’a jamais été réclamé par Jean-Luc Martinez, ce qui a fortement indisposé la cour des Comptes. Nous en avions parlé dans trois articles.

11. Multiplication des postes de direction (hors conservation) et nombre de gardiens ne cessant de diminuer…

C’est ce que nous avons appelé « L’armée mexicaine », à lire dans cet article. Se débarrasser de cette armée mexicaine et installer des personnes compétentes aux postes clés sera un des nombreux défis qui attendent le prochain président-directeur du musée.

12. Le refus par le Louvre du don d’un fragment de tombeau royal.

Cette affaire édifiante et symptomatique de l’intrusion de Jean-Luc Martinez dans les acquisitions des départements est racontée dans cet article

13. Un chaos au Louvre causé par le déplacement de la Joconde.

7. La Joconde dans la salle de la Vie de Marie de Médicis de Rubens
Photo : Didier Rykner
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Pendant l’été 2019, parce qu’il avait fait refaire la salle des États où se trouvait La Joconde, Jean-Luc Martinez avait fait déplacer la Joconde dans la salle de la Vie de Marie de Médicis par Rubens (ill. 7). Nous le décrivions dans cet article. Cela avait déclenché un chaos monstrueux dont même certains confrères journalistes s’étaient inquiétés. L’organisation, ce n’est décidément pas quelque chose que le président-directeur du Louvre maîtrise.

Cela avait abouti à fermer des sections entières du musée pendant cet été 2019, dont la peinture nordique au deuxième étage (avec Rembrandt et Vermeer notamment), comme nous l’avons démontré ici.

Finalement, le Louvre a dû mettre en place une réservation obligatoire pour gérer les flux de la Joconde, et le Louvre était soi-disant complet alors que des salles pourtant ouvertes étaient entièrement vides de visiteurs. Nous l’écrivions ici.

14. Les environs du Louvre saturés de baraquements et d’installations « temporaires », de Saint-Germain-l’Auxerrois à la Concorde.

C’est hélas régulièrement le cas. Nous en avons donné un aperçu ici.

15. Le non respect de la jauge sous la pyramide pour l’exposition Léonard.

Nous avons démontré, avec des calculs simples, que le nombre de visiteurs avancé par le musée pour l’exposition Léonard de Vinci était impossible à atteindre, sauf si la jauge maximale autorisée avait été dépassée. Quoi qu’il en soit, le trop grand nombre de visiteurs autorisés dans l’exposition rendait la plupart du temps la visite insupportable. L’article se trouve ici.

16. Des travaux inutiles et coûteux dans les salles des Antiquités grecques et romaines.

Jean-Luc Martinez s’est lancé dans des travaux pharaoniques, souvent inutiles, qui ruinent le musée (voir cet article). Il avait d’ailleurs annoncé en interne qu’il souhaitait que le fonds de roulement (donc la trésorerie) soit réduit à zéro. Parmi ces travaux, ceux en cours de la salle des bronzes (l’affaire Cy Twombly) à la salle des Sept Cheminées. S’il devait être renommé, beaucoup d’autres travaux coûteux et inutiles sont prévus.

17. L’envoi à Liévin d’œuvres qui devraient être accrochées au Louvre.

Liévin devait soi-disant servir à stocker des œuvres menacée d’une inondation de la Seine. Or, par exemple dans la salle des Sept Cheminées actuellement en restauration, tous les grands formats du XVIIIe ont été enlevés et envoyés à Liévin. Alors que ces tableaux étaient parfaitement accrochés et visibles par le public dans cette salle qui a été faite au XIXe siècle pour exposer des toiles, les tringles anciennes ont été découpées (on ne pourra donc plus rien accrocher), et les tableaux envoyés définitivement à Liévin. Nous avons détaillé tout cela dans cet article

Un problème est néanmoins survenu : l’aménagement prévu était trop lourd pour le sol : il a donc fallu interrompre le chantier pour trouver une solution comme nous l’expliquions ici, en même temps que l’affaire Cy Twombly qui a fait couler beaucoup d’encre.

18. Une politique de produits dérivés bas de gamme.

Beaucoup de journaux ont parlé d’Uniqlo, un partenariat dénoncé par Médiapart, mais le Louvre a multiplié ce type de partenariats. Le pire est sans doute celui signé avec Alibaba dont nous parlions ici.

19. Des acquisitions à des prix parfois délirants.

8. Cornelis Troost (1696-1750)
Corps de garde avec des officiers la nuit
Gouache - 33,8 x 49,8 cm
Paris, Musée du Louvre
Acheté chez Sotheby’s New York le 30/1/19
pour 406 192 € frais inclus
Photo : Sotheby’s
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* un dessin de Gros acheté 455 400 euros avec les frais (quand nous avons appris le prix, nous avons cru qu’il y avait une erreur d’un zéro !) : voir cet article.

* Un dessin de Cornelis Troost (artiste mineur) pour 406 192 € (ill. 8) : voir cet article et celui-ci.

* et bien sûr le grand plafond de Tiepolo, désormais célèbre, mais pas pour ses qualités ou son bon état ! Voir cet article.

20. 260 bronzes grecs abimés par la corrosion à cause des travaux de la salle des Bronzes.

Ces travaux inutiles, qui ont abîmé la salle (le sol en marbre a été enlevé pour un parquet !) ont occasionné le déménagement de réserves, et ce déménagement a changé les conditions de conservation, et la reprise de corrosion (un phénomène très rapide) de 260 petits bronzes grecs. Certains ne seront pas restaurables comme ils étaient avant, et le devis de restauration est de plus de 90 000 euros. Nous expliquions ceci dans cet article.

21. Des travaux inutiles dans le jardin de l’Infante.

9. Le jardin de l’Infante (ou ce qu’il en reste) le 18 février 2021 : le buis était au fond, là où il n’y a plus que de la terre
Photo : Didier Rykner
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Ces travaux sont liés à ceux du département des Antiquités grecques et romaines. Ils ont occasionné l’enlèvement des buis du jardin de l’Infante (ill. 9) et leur vente (alors que les buis sont des plantes précieuses de nos jours) pour installer une « base vie » pour les ouvriers. Les travaux comprennent aussi l’ouverture d’une porte pour l’accès des visiteurs au jardin de l’Infante, une décision très combattue en interne à cause de problèmes de sécurité et de conservation. Nous en avons parlé ici.

22. Des mécènes très mal traités.

Il s’agit de notre dernier article à ce jour, qui recense les mauvaises manières faites aux mécènes, ce qui les décourage de donner au Louvre.

22. Nous n’avons pas été exhaustifs. Voici encore d’autres affaires, moins importantes.

* 25 000 € pour transporter sans nécessité des grands tableaux du Louvre Lens aux réserves de Liévin (600 mètres à faire) : voir l’article.

* les cartels du Louvre (sachant que Jean-Luc Martinez veut tout voir) ont des erreurs : voir l’article.

* la non maîtrise des outils informatiques, avec des réservations en ligne pour Léonard qui plantaient lamentablement pendant les premiers jours (voir l’article).

* le Louvre impose aux autres musées des contraintes que personne d’autre ne demande pour prêter des œuvres comme des mises à distance qui n’existent même pas au Louvre même : voir l’article

* l’absence de transparence du Louvre, par exemple sur des inondations qui ont eu lieu pendant une tempête (voir l’article)

23. En guise de conclusion.

Nous aurions pu encore écrire d’autres articles, notamment à propos des travaux, une fois encore très coûteux, qui ont actuellement lieu aux Tuileries, entre le pavillon de Marsan et celui de Flore, dont l’objectif est de pouvoir fermer entièrement le jardin des Tuileries et l’enceinte du Louvre. Il faut espérer que cette fermeture, qui rendrait impossible de traverser Paris, même pour un piéton, entre la Concorde et Saint-Germain-l’Auxerrois, ne sera faite qu’en cas d’urgence et de manifestations violentes.

Rappelons enfin que nous avions écrit, à la fin du premier mandat de Jean-Luc Martinez, deux articles bilan. Le premier reprenait l’intégralité des problèmes jusqu’à cette date, le second était un résumé succinct en forme d’éditorial.

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