1000 armes historiques sauvées de la destruction

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Le nom de La Tribune de l’Art ne figure pas dans le communiqué du Musée de l’Armée annonçant qu’un millier d’armes historiques pourront entrer dans les collections des musées français. Pourtant, l’opération qui a permis à celui-ci d’identifier, en lien avec les experts du Service centrale des armes et explosifs, ces objets récoltées dans le cadre de l’opération de récupération d’armes auprès de la population, n’aurait jamais existé sans l’alerte que nous avons faite au musée qui en ignorait tout - ils n’en avaient pas été prévenus - et l’article que nous avons publié.
Ariane James-Sarazin, conservatrice du patrimoine et directrice-adjointe du musée (un poste qu’elle vient de quitter) nous l’a confirmé spontanément : « sans vous, je n’aurais rien pu faire à mon niveau et le patrimoine aurait beaucoup perdu. Merci. Vous pouvez être fier de votre action au service des musées. »


Photo diffusée sur Twitter par la préfecture de Maine-et-Loire. On y voit, au milieu des armes à feu - dont certaines sont de possession libre ou autorisées à la vente - un sabre d’officier d’infanterie modèle 1882, parfaitement légal, qui ne peut intéresser un musée car assez commun, mais dont la valeur peut être estimée autour de 150 €.
Ce sabre historique de collection a probablement été détruit car trop commun pour intéresser un musée.
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La Tribune de l’Art faisant, comme nous le disons souvent, un journalisme engagé au service du patrimoine et des musées, rien ne saurait nous faire plus plaisir qu’une telle nouvelle. Ce sont donc 1000 armes de collection, parfois de véritables objets d’art, qui auraient été détruites et qui sont donc sauvées, bientôt exposées au public ou au moins conservées dans un musée.
Une présentation a déjà faite le 14 novembre à une quarantaine de musées, qui pourront manifester leur intérêt grâce à un catalogue publié à cet effet. Nous n’avons pas encore pu consulter ce document, mais nous ne manquerons pas de souligner les plus beaux objets qui y sont proposés.

Si l’on ne peut que se réjouir que ces armes aient pu être sauvées, il faut regretter l’amateurisme qui a présidé au lancement de cette opération menée par le ministère de l’Intérieur, qui aurait pu aboutir à une catastrophe patrimoniale [1]. En outre, il est évident que les particuliers, affolés par la communication de ce dernier, qui ont remis spontanément des armes qu’ils avaient parfaitement le droit de conserver, ont été bel et bien - n’ayons pas peur des mots - spoliés des objets qu’ils possédaient et dont ils ne connaissaient évidemment pas la valeur, comme nous le disions déjà dans ce deuxième article. Il faut espérer que si, à l’avenir, cette opération est renouvelée, elle se déroulera un peu différemment.

Didier Rykner

Notes

[1Il est à craindre d’ailleurs que certaines armes, comme des sabres d’infanterie suffisamment communs pour ne pas intéresser les musées, mais ayant néanmoins une valeur pour les collectionneurs, aient été détruites impitoyablement.

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