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Un chef-d’œuvre de Jean-Valentin Morel pour Les Arts décoratifs

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27/10/22 - Acquisition - Paris, Musée des Arts décoratifs - Naturellement présentes dès le premier jour des ventes Al Thani chez Sotheby’s (voir la brève du 11/10/22), les institutions françaises ont ainsi pu repartir avec plusieurs lots phare de cette prestigieuse mais récente collection : après le Mobilier national, Versailles et Sèvres, le Musée des Arts décoratifs est à son tour entré dans la danse, jetant son dévolu sur un séduisant service à thé et à café de Jean-Valentin Morel livré au roi Louis-Philippe et adjugé 60 000 € marteau [1] lors de la quatrième vente Al Thani, le vendredi 14 octobre.


1. Jean-Valentin Morel (1794-1860)
Service à thé et à café, vers 1845
Argent et vermeil
Paris, Musée des Arts décoratifs
Photo : Sotheby’s/Art Digital Studio
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2. Jean-Valentin Morel (1794-1860)
Service à thé et à café, vers 1845
Argent et vermeil
Paris, Musée des Arts décoratifs
Photo : Sotheby’s/Art Digital Studio
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Immédiatement préemptées grâce au soutien de sa fidèle mécène australienne, Mme Krystyna Campbell-Pretty et de sa famille, assorti d’un complément fourni par le Fonds du Patrimoine du ministère de la Culture, ces pièces constituent de surcroît une bonne affaire pour le musée lorsqu’on pense qu’elles avaient été adjugées 111 000 € frais compris lors de leur précédent passage en vente, déjà chez Sotheby’s à Paris. Composé d’une cafetière, d’une théière, d’un pot à lait, d’un sucrier couvert et d’un grand plateau ovale à deux anses, ce service à thé et à café réalisé en argent partiellement doré porte la signature de la maison Morel & Cie, fondée en 1842 par l’association de Jean-Valentin Morel et Henry Duponchel.

3. Jean-Valentin Morel (1794-1860)
Cafetière, vers 1845
Argent et vermeil - 30 cm
Paris, Musée des Arts décoratifs
Photo : Sotheby’s/Art Digital Studio
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Chaque pièce de forme repose sur un piédouche délicatement mouluré de perles et d’une frise de feuilles de vigne tandis qu’un élégant décor de feuillages et de coquilles en tapisse le corps, rehaussé de frises de perles et d’appliques florales. À l’exception du sucrier, tous les éléments du service sont gravés de l’inscription «MOREL & CIE ORFEVRES PARIS» tandis que le revers du plateau donne également l’adresse de la maison installée au 39, rue Neuve-Saint-Augustin, à Paris. Ce chef-d’œuvre des arts décoratifs français sous la monarchie de Juillet est tout aussi remarquable pour la qualité de sa ciselure que par l’originalité de ses formes, particulièrement perceptible lorsqu’on observe les lignes sinueuses de la cafetière (ill. 3) qui évoque davantage quelque aiguière persane, comme l’écrit Audrey Gay-Mazuel [2] dans sa notice. Mêlant orientalisme et naturalisme, ce service à thé fait plutôt penser au premier coup d’œil à une création Art nouveau qu’à une réalisation des années 1840 mais il ne faut jamais oublier combien le règne de…

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