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Coup d’envoi d’une semaine de ventes Al Thani chez Sotheby’s

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11/10/22 - Marché de l’art - Paris - Faut-il y voir un clin d’œil ? La pyramide d’objets qui occupait le centre de la salle portant désormais le nom de Laure de Beauvau-Craon est dominée par deux beaux bronzes (ill. 1) représentant Le Tibre et Le Nil - reposant sur deux socles en marqueterie Boulle - provenant des collections d’Hubert de Givenchy, dont les ventes chez Christie’s défrayèrent la chronique parisienne à la fin du printemps (voir l’article). Sotheby’s, la maison concurrente, ambitionne de rivaliser avec les records atteints en juin, axant habilement sa communication sur le prestigieux écrin parisien de la collection Al Thani : l’hôtel Lambert.


1. France, XIXe siècle
Le Nil et Le Tibre
Bronzes sur socles en marqueterie Boulle - 41 x 80 x 33 cm (Le Nil), 41 x 76 x 33 cm (Le Tibre), 34,5 x 89 x 39 cm (socles)
Photo : Sotheby’s
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C’est ainsi que plusieurs de nos estimables lecteurs, craignant une énième dispersion patrimoniale, ont cru bon de nous alerter sur cette vente - ou plutôt, sur ces ventes, car il y en six en tout - annoncées juste avant l’été. Nous pouvons d’emblée les rassurer : les mille et quelque lots proposés n’ont certainement pas été acquis avec les murs par le prince qatari Hamad bin Abdullah Al Thani, qui s’est cependant imposé au cours des quinze dernières années comme le principal acheteur international de mobilier et d’objets d’art. Mobilisant différents intermédiaires, écumant galeries et salles de ventes sans négliger les foires internationales, celui-ci semble avoir réussi son pari : garnir l’hôtel Lambert de merveilles dignes de sa prestigieuse histoire. Le cycle de ventes conçu par Sotheby’s s’intitule ainsi « Hôtel Lambert : une collection princière » et s’accompagne d’une suite de conférences - données par M. Emmanuel Ducamp, spécialiste des grandes demeures - rappelant les fastes passés de la plus belle résidence privée de Paris.


2. Le prince Hamad bin Abdullah Al Thani dans la galerie d’Hercule de l’Hôtel Lambert
Photo : The Al Thani Collection
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On peut évidemment s’interroger sur les raisons d’une telle dispersion : les héritiers Givenchy mettaient ainsi en vente les ultimes vestiges de la collection du grand couturier car il y avait assurément de solides frais de succession à régler, tandis que le prince Hamad bin Abdullah Al Thani ne semble pas vraiment freiner ses acquisitions. Sans doute faut-il y voir une conséquence de la vente de l’hôtel Lambert, cédé - sans les meubles - au début de l’année au milliardaire français Xavier Niel dont la boulimie foncière ne semble jamais cesser. Rappelons qu’il avait déjà acheté l’hôtel de Miramion, situé non loin de là, qui fut scandaleusement vendu par l’AP-HP alors qu’il abritait son musée (voir les articles).

Plusieurs commentateurs ont en tout cas pu gloser sur la disparition de nombreux chefs-d’œuvre réputés appartenir au prince qatari et la consultation des catalogues…

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