Peintures et sculptures hispaniques acquises par le Metropolitan Museum

9/9/14 - Acquisitions - New York, The Metropolitan Museum of Art - L’année 2014 est particulièrement faste pour le Metropolitan Museum dont la politique d’achat est complétée par de nombreux dons. C’est ainsi que plusieurs peintures et sculptures espagnoles viennent d’enrichir ses collections.


1. Pedro de Mena (1628-1688)
Ecce Homo
Bois polychrome et doré - H. 64 cm
New York, The Metropolitan Museum of Art
Photo : Metropolitan Museum
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2. Pedro de Mena (1628-1688)
Mater Dolorosa
Bois polychrome et doré - H. 63 cm
New York, The Metropolitan Museum of Art
Photo : Metropolitan Museum
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Alors que le Fitzwilliam Museum tente d’acheter un buste de Vierge de Pedro de Mena (voir la brève du 1/8/14), le musée new yorkais a acquis deux sculptures de cet artiste, en bois polychrome : un Ecce Homo et une Mater Dolorosa formant pendants. Les deux œuvres sont des demi-figures, d’une très grande qualité dont l’artiste est coutumier. On peut, cependant, s’interroger à leur propos : l’historique, donné par le marchand qui les a vendus (Coll & Cortés) et le Metropolitan Museum, indique une provenance française ancienne : la chapelle du Boisseleau (privée) et une vente en 2013. On ne comprend pas bien comment ces deux œuvres ont pu obtenir une autorisation de sortie alors que les sculptures espagnoles du XVIIe siècle sont si rares sur le marché et que le Louvre ne possède aucun Pedro de Mena...


Une Crucifixion de Pedro Orrente a été achetée à Madrid chez Christopher González-Alle. Le peintre, originaire de Murcie, se rendit à Venise au début du XVIIe siècle où il fréquenta le fils de Jacopo Bassano, Leandro. Il fut ainsi marqué par leur style au point qu’on le qualifia parfois de Bassano espagnol.
Cette influence vénitienne, dont celle également de Tintoret - est clairement perceptible dans cette composition, comme également dans le style des personnages ou dans le chien du premier plan, une figure typique des tableaux des Bassano. On connaît trois autres versions de cette œuvre, dont une se trouve dans la cathédrale de Badajoz, qui - selon la notice du musée - seraient de moindre qualité.


3. Pedro Orrente (1580-1645)
La Crucifixion, vers 1625-1630
Huile sur toile - 123,8 × 102,9 cm
New York, The Metropolitan Museum of Art
Photo : Metropolitan Museum
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4. Juan Rodríguez Juárez (1675-1728)
La Mise au tombeau, vers 1702
Huile et or sur cuivre - 27 x 19,7 cm
New York, The Metropolitan Museum of Art
Photo : Metropolitan Museum
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Enfin, six autres tableaux hispaniques, mais cette fois mexicains, ont été achetés par le Metropolitan Museum. Nous ne pouvons pas dire beaucoup de choses des cinq cuivres de Nicolás Enríquez [1], un peintre actif au XVIIIe siècle, dont nous n’avons pas les photographies (et dont nous ne savons pas où ils ont été acquis). Si l’on en croit les photos des œuvres de cet artiste que l’on peut voir sur le web, il s’agit d’un artiste quelque peu naïf.
On ne peut pas vraiment en dire autant, en revanche, de Juan Rodríguez Juárez dont un cuivre a également été acheté par le Met. Si cette Mise au tombeau présente incontestablement des archaïsmes, elle possède aussi des qualités certaines. Juárez était représenté l’année dernière dans l’exposition du Louvre : « Le Mexique au Louvre. Chefs-d’œuvre de la Nouvelle Espagne, XVIIe et XVIIIe siècles » que nous avions recensée ici.

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