Notre réponse à Jean d’Haussonville

Château de Chambord
État actuel des toitures
Photo : Didier Rykner
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Le droit de réponse de Jean d’Haussonville à cet article sur les lanternons de Chambord, dans une prose très lyrique, ne dément à aucun moment nos informations (et pour cause, celles-ci sont absolument exactes). Nous apporterons néanmoins quelques précisions complémentaires :

1. « Ces ornements de plomb ont existé pendant quatre siècles à Chambord en différents états ». Nous n’avons évidemment jamais contesté ce point. On remarquera que Jean d’Haussonville a soigneusement évité d’écrire « Ces ornements de plomb et de dorures ont existé pendant quatre siècles à Chambord en différents états ». Car la dorure a disparu au bout de trente ans, comme nous l’avons écrit.

2. «[L’état restauré], du XIXème siècle, est le dernier état connu, conformément à l’éthique des restitutions». Non, il ne s’agit pas du dernier état connu puisque celui-ci n’était aucunement doré (à l’exception des girouettes).

3. « Le projet n’est pas imposé par le Président de la République ». Nous ne l’avons évidemment jamais écrit. C’est un projet de Jean d’Haussonville (car « les équipes du Domaine national de Chambord », c’est évidemment d’abord Jean d’Haussonville), et le Président de la République vient simplement supporter ce dernier en demandant à son nouveau ministre de la Culture de lui donner raison contre la Commission nationale des monuments historiques. Nous remercions d’ailleurs Jean d’Haussonville d’avoir, par son droit de réponse, confirmé notre information sur l’implication directe d’Emmanuel Macron dans ce dossier.

4. « Ce chantier se fera sans un euro de crédits publics supplémentaires, il sera entièrement financé dans l’enveloppe régulière des subventions de travaux des monuments historiques ». Nous n’avons jamais écrit qu’un euro de crédits supplémentaires serait accordé, mais bien que des restaurations plus urgentes à Chambord pourraient être faites pour ce montant. Il est choquant qu’on leur préfère une opération de prestige, parfaitement inutile.

5. «L’ancienneté moyenne [des structures des lanternons] est de 60 ans et la durée de vie anticipée de 75 ans» écrit Jean d’Haussonville. Nous le remercions de nous confirmer ainsi qu’il n’est pas nécessaire pour l’instant de remplacer ces lanternons. D’autant que son chiffre d’une durée de vie anticipée de 75 ans pour une structure en bois recouverte de plomb est évidemment très sous-évaluée comme nous l’ont confirmé des spécialistes de la restauration. Une telle couverture, bien entretenue, peut durer plus d’un siècle...

6. Si l’on comprend bien, «la majeure partie du coût de quatre millions d’euros» consistera à remplacer les lanternons en bronze, un million servira à les dorer alors qu’ils ne l’étaient plus depuis le XVIe siècle, et le reste (entre 100 000 et 900 000 €) permettra de refaire des ornementations dont on ne sait comment elles étaient à l’origine [1]. Il est par ailleurs curieux de nous accuser d’avoir parlé de « restaurations » (ce que nous n’avons d’ailleurs jamais fait) alors que « la majorité des quatre millions » est qualifiée par Jean d’Haussonville de « remplacement des structures des lanternons », ce qui correspond bien à une « restauration ».

Didier Rykner

Footnotes

[1Nous aboutissons à cette évaluation de la manière suivante, à partir des informations données par Jean d’Haussonville : un million d’euros pour la dorure, la majeure partie pour remplacer les lanternons (donc entre 2,1 millions et 2,9 millions) et le reste donc pour refaire les ornementations.

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