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Les Nabis et le décor : Bonnard, Vuillard, Maurice Denis…

Paris, Musée du Luxembourg, du 13 mars au 30 juin 2019

1. Vue de l’exposition
Pierre Bonnard (1867-1947), Le Grand Jardin, vers 1895
Photo : Rmn-GP / Didier Plowy
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Pas de femmes fatales ni de nudités héroïques, mais des fiancées, des sœurs, des mères évoluant dans des jardins fleuris ou dans des intérieurs feutrés. Les Nabis puisent leurs sujets dans le monde qui les entoure pour produire des décors modernes, d’une poésie joyeuse ou méditative, destinés à orner des demeures privées.
L’un des plaisirs de cette exposition est de pouvoir admirer plusieurs ensembles décoratifs réunis pour l’occasion. Dès le début du parcours, le visiteur est ainsi plongé dans la verdure d’un jardin de campagne où babillent de petits cueilleurs de pommes (ill. 1). Ces quatre panneaux de Pierre Bonnard sont habituellement dispersés sur trois continents [1].


2. Édouard Vuillard (1868-1940)
Jardins publics, 1894
Décor pour Alexandre Natanson
Peinture à la colle sur toile
Paris, Musée d’Orsay
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Édouard Vuillard préfère les graviers du jardin public pour célébrer les charmes de l’enfance qui se déploient sous l’œil bienveillant de mères et de nourrices. Neuf tableaux - six sont exposés - décoraient le salon-salle à manger d’Alexandre Natanson, fondateur avec son frère de La Revue blanche (ill. 2). Pour Thadée Natanson et son épouse, la célèbre Misia, Vuillard délaisse la gaieté des jardins d’enfants et choisit l’univers clos d’un opulent salon. Il offre à ses commanditaires leur vie de famille en miroir, qu’il décline en cinq compositions réunies sous le titre de L’Album. Les figures se fondent dans le décor ; les robes, le papier peint et le bouquet de fleurs semblent se trouver sur le même plan ; on étouffe tout en étant séduit par ce flou décoratif. Le format horizontal et le cadrage serré renforcent cette impression.
La formule est la même pour la bibliothèque du docteur Henri Vaquez où Vuillard représente une famille occupée à des activités domestiques : l’homme écrit à son bureau, tandis que la femme coud, lit, joue du piano (ill. 3). L’effet pourtant n’est pas tout à fait le même que celui de L’Album. Le format vertical ménage une respiration dans chacune des compositions et la frise de la partie supérieure unifie l’ensemble. La matité est due à la technique à la détrempe qu’il avait déjà utilisée pour les Jardins publics.


3. Vue de l’exposition
Édouard Vuillard (1868-1940)
Personnages dans un intérieur, 1896
Le Travail, Le Choix des livres, L’Intimité, La Musique
Décor pour le docteur Vaquez
Paris, Petit Palais
Photo : : Rmn-GP / Didier Plowy
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Maurice Denis est lui aussi l’auteur de plusieurs décors, associant le plus souvent la femme et la nature (ill. 4). L’exposition que lui consacra le Musée de Giverny abordait parfaitement cet aspect de son œuvre (voir l’article). En 1897, il peignit un ensemble plus inattendu, la Légende de saint Hubert pour le baron Denys Cochin…

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