Contenu abonnés

Albâtre

5 5 commentaires

M Leuven, du 14 octobre 2022 au 26 février 2023

1. Vue de la Sainte Catherine d’Alexandrie d’André Beauneveu présentée dans l’exposition Albâtre
Photo : Dirck Pauwels
Voir l´image dans sa page

C’est une manifestation en tous points parfaite qui s’achève malheureusement à la fin du mois et que nous avons découverte tardivement, en marge d’une visite de la BRAFA bruxelloise (voir l’article) : nous ne pouvons qu’inciter tous les lecteurs de La Tribune de l’Art à courir vers le musée de Louvain pour admirer cette riche exposition sur la sculpture en albâtre en Europe entre 1300 et 1650. Il s’agit en effet de l’une des meilleures expositions de sculptures vues au cours de ces dernières années, à la fois réussie pour l’intelligence du sujet, la beauté des pièces rassemblées pour l’occasion (ill. 1) et l’efficacité du parcours proposé au visiteur. Mêlant subtilement histoire matérielle et histoire sociale, celui-ci est exclusivement consacré à cette roche gypseuse, tendre mais fragile, fort appréciée par les sculpteurs européens pour sa finesse et son poli. Il convient de saluer le travail conjoint de Marjan Debaene, directrice des collections du musée de Louvain, et de Sophie Jugie, directrice du département des Sculptures du Musée du Louvre : l’absence d’étape parisienne ou de version française du solide catalogue publié seulement en anglais constitue bien le seul reproche qu’on pourrait adresser à cet exemplaire partenariat européen.

2. André Beauneveu (mort en 1402)
Sainte Catherine d’Alexandrie (détail),
vers 1374-1384
Marbre - 186 x 56 x 34 cm
Courtrai, église Notre-Dame
Photo : Alexandre Lafore
Voir l´image dans sa page

Si le visiteur qui entre dans l’exposition est d’abord incité à prendre en main un morceau d’albâtre, sans doute pour mieux lui déconseiller de toucher les œuvres présentées ensuite, c’est bien la Sainte Catherine d’Alexandrie d’André Beauneveu qui domine la première salle, où elle est présentée en majesté après sa restauration dans l’atelier des sculptures en pierre de l’Institut royal du Patrimoine artistique (KIK-IRPA). Habituellement conservée à l’église Notre-Dame de Courtrai, où elle était destinée au mausolée de Louis de Male dans la chapelle des Comtes, celle-ci fut longuement étudiée à la suite des controverses sur son matériau : on jurerait y voir du marbre, mais les premières analyses avaient établi qu’il s’agissait d’un seul bloc d’albâtre, de la tête de l’empereur Maximien (ill. 2) que foule la sainte jusqu’au sommet de son crâne, dont la couronne est moderne, tout comme le sont la roue et la lame de l’épée. Célèbre pour ses sculptures funéraires, notamment grâce à la commande passée par le roi de France Charles V pour la nécropole royale de Saint-Denis, Beauneveu livra l’un de ses chefs-d’œuvre avec cette grande statue dont l’analyse de la chevelure a révélé d’anciennes traces de dorure. Patatras ! De nouvelles analyses isotopiques menées au KIK-IRPA ont révélé qu’il s’agissait bien de marbre de Carrare, mais cette…

Pour avoir accès à ce contenu, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement. Si vous souhaitez tester l’abonnement, vous pouvez vous abonner pour un mois (à 8 €) et si cela ne vous convient pas, nous demander par un simple mail de vous désabonner (au moins dix jours avant le prélèvement suivant).

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous à l’aide de ce formulaire.

Vos commentaires

Afin de pouvoir débattre des article et lire les contributions des autres abonnés, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement.

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous.