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Versailles achète un moutardier en porcelaine de Sèvres

21/7/22 - Acquisitions - Versailles, Musée national du château - Si la moutarde semble devenir ces temps-ci une denrée précieuse, le ravissant petit moutardier en porcelaine de Sèvres à fond rose proposé chez Christie’s mardi dernier est une pièce encore plus rare, d’autant qu’elle possède une histoire originale qui a convaincu le château de Versailles d’en faire l’acquisition, grâce au mécénat de l’indispensable Fondation La Marck qui a assuré le financement de cet objet et de son plateau (ill. 1), adjugés 40 000 £ marteau [1].


1. Manufacture royale de Sèvres
Moutardier et son plateau, 1758
Porcelaine tendre - 9,6 cm (pot à moutarde) et 18,4 cm (plateau)
Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
Photo : Christie’s
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Inconnu à Vincennes, le fond rose n’apparut qu’en 1757 à Sèvres, où il fut mis au point par le peintre Philippe Xhrouuet : ces deux pièces, datées de 1758, constituent donc de véritables manifestes de la créativité de la manufacture royale. Marchands et amateurs en raffolèrent immédiatement mais c’est justement à l’hiver 1758 que mourut l’un des principaux marchands-merciers de son époque : Lazare Duvaux, chez qui se fournissait le roi. Louis XV se tourna vers Marie Herbin, veuve de Michel-Joseph Lair, dont le commerce était installé rue du Roule à Paris et qui fit l’acquisition d’un service à fond rose à la fin de l’année 1759. Les archives nous permettent de connaître sa composition : il comportait douze assiettes, un moutardier, un beurrier, un porte-huilier, un sucrier, un plateau «Bouret», une marronnière ainsi qu’un ensemble de compotiers, tasses à glaces et autres seaux. Étudié par David Peters en 1993 - à l’occasion de l’exposition Versailles et les tables royales - puis en 2015, ce service et son décor sont tantôt qualifiés de «Rose Chasse» ou «Rozes attributs de Chasse» dans les sources du XVIIIe siècle, ce qui s’explique aisément par sa thématique cynégétique (ill.

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