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Trois nouveaux dessins pour Versailles

23/2/22 - Acquisitions - Versailles, Musée national du château - Connu des spécialistes comme des amateurs, le dynamisme dont fait preuve le château de Versailles dans sa politique d’acquisition de dessins éclata au grand jour il y a quelques mois grâce à la salutaire exposition Dessins pour Versailles : vingt ans d’acquisitions (voir l’article). Prévue pour l’été 2021, elle fut très heureusement prolongée jusqu’à l’automne et on ne peut que recommander l’exemplaire catalogue qui accompagnait cette manifestation. Celle-ci ne marqua pas un temps d’arrêt pour les achats, qui continuèrent de plus belle : si nous avions déjà évoqué le grand dessin de Lejeune (voir la brève du 6/5/21) et l’aquarelle de Percier (voir la brève du 11/5/21) préemptés chez Osenat au mois de mai, le rythme d’acquisition n’a pas faibli depuis !


1. Claude-Louis Châtelet (1753-1795)
Le Jeu de Bague de Trianon, 1786
Aquarelle sur papier vergé - 29,7 x 43,7 cm
Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
Photo : Guillaume Benoît
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C’est ainsi qu’une ravissante aquarelle de Claude-Louis Châtelet (ill. 1) fit son arrivée dans les collections en novembre dernier, acquise auprès de la galerie Kugel. On y reconnaît au premier coup d’œil un paysage familier : le Petit Trianon, construit par Gabriel pour la marquise de Pompadour mais dont la plus célèbre occupante fut la reine Marie-Antoinette à qui Louis XVI en fit cadeau dès son avènement. La jeune souveraine, avide de nature mais aussi de plaisirs, y fit aménager au cours des années suivantes un « jeu de bagues » chinois resté célèbre en raison de son extravagance mais aussi de son coût faramineux pour les finances royales exsangues.

2. Jean-Jacques Lequeu (1757-1826)
Détails du jeu de bague chinois
Plume - 34,9 x 44,8 cm
Paris, Bibliothèque nationale
Photo : Gallica BnF
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Ce manège est désormais bien connu, ayant bénéficié de plusieurs publications récentes parmi lesquelles il convient de citer l’article très documenté d’Annick Heitzmann publié en 2009 dans l’indispensable revue Versalia et repris ensuite dans un essai du catalogue de l’exposition La Chine à Versailles : art et diplomatie au XVIIIe siècle. Marie-Antoinette avait apprécié un jeu de bague analogue lors de sa visite au jardin de Monceau et demanda à ses architectes de le copier. La folie de Chartres, aménagée par Carmontelle, inspira aussi le ministre Bertin qui commanda son propre jeu de bague pour son château de Chatou. Grâce au richissime fonds Lequeu, conservé à la Bibliothèque nationale et mieux connu depuis l’exposition du Petit Palais (voir l’article), on peut imaginer plus précisément à quoi il ressemblait. Un dessin monogrammé par l’architecte (ill. 2) le montre ainsi en détail, avec ses clochettes et ses sièges en forme de paon. Le jeu de bague chinois fut aménagé à proximité immédiate du Petit Trianon mais les travaux, achevés en 1777,…

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