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Saint François d’Assise
Saint Francis of Assisi.
Londres, The National Gallery, du 6 mai au 30 juillet 2023.
Consacrer une exposition à un thème iconographique est une bonne chose car nos contemporains ignorent bien souvent tant l’histoire religieuse que la mythologie sur lesquelles est fondée notre civilisation. Elles peuvent être aussi l’occasion de faire découvrir des œuvres peu connues, le sujet primant sur le nom de l’artiste, ce qui ne veut d’ailleurs pas dire qu’il faille sacrifier à la médiocrité. Un exemple récent et réussi est l’exposition sur Méduse au Musée des Beaux-Arts de Caen (voir l’article).
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- 1. Michelangelo Merisi, dit le Caravage (1571-1610)
Saint François en extase, vers 1595
Huile sur toile - 94 x 129,5 cm
Harford, Wadsworth Atheneum Museum of Art
Photo : Didier Rykner - Voir l´image dans sa page
L’écueil, et malheureusement la National Gallery ne l’a pas complètement évité, est de vouloir montrer des chefs-d’œuvre des plus grands artistes, comme s’il s’agissait d’une exposition monographique, ou comme si seuls les grands noms pouvaient attirer les visiteurs (ce qui est hélas d’ailleurs souvent vrai). Mais quelle est la justification de faire courir des risques inconsidérés, car tout transport d’œuvre est risqué, s’il s’agit seulement d’illustrer un sujet ? Nous avons écrit récemment qu’un musée qui prête n’est pas généreux, il remplit sa mission. Mais nous avons ajouté que l’exposition où il envoie une œuvre doit être justifiée. Déplacer, comme on le voit ici, un tableau de Caravage depuis les États-Unis - il s’agit du Saint François en extase du Wadsworth Atheneum Museum of Art (ill. 1) - n’est pas acceptable, alors qu’un très grand nombre d’œuvres italiennes du Seicento représentant ce sujet existent, dont beaucoup n’ont jamais été montrées à des expositions et ne subissent pas en permanence le traitement des toiles de Caravage.