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Rouen achète une aquarelle d’Yvonne Clarinval

7/4/22 - Acquisition - Rouen, Musée des Beaux-Arts - Lorsque Gustave Flaubert se rendit à Tunis en 1858 pour documenter le roman qu’il était en train d’écrire - Salammbô - il ne vit pas grand chose des vestiges de Carthage. Le site n’avait pas encore été fouillé, et l’écrivain observa surtout les traces de la ville romaine qui avait été construite sur les ruines carthaginoises. Peu importait. Si Flaubert entreprit un travail colossal de documentation pour son livre, sa préoccupation principale n’était pas de transcrire une vérité historique, mais de proposer un récit vraisemblable. « Quant à l’archéologie, elle sera "probable", voila tout. », affirma-t-il dans une lettre à Feydeau.
Pourtant, lorsque son roman parut - avec le succès que l’on sait - il fut étonnamment commenté par les archéologues qui crurent bon d’évaluer la véracité de ses descriptions. Pire : les fouilles qui furent entreprises ensuite, après la mort de l’écrivain, se référèrent à son ouvrage. En 1921 fut découvert le tophet de Carthage, sanctuaire dans lequel sont regroupées des tombes d’enfants. L’une des interprétations proposées fut que ces enfants avaient été sacrifiés afin d’obtenir la clémence des dieux, et l’une des sources citées par certains scientifiques pour conforter cette hypothèse était le roman de Salammbô. Encore aujourd’hui le débat sur ce sanctuaire n’est d’ailleurs pas tranché.
Ces fouilles archéologiques eurent elles-mêmes une influence sur les illustrations du roman de Flaubert. Comme le montrait la passionnante exposition du Musée des Beaux-arts de Rouen (voir l’article), la belle Salammbô, vouée à la déesse Tanit, fut d’abord une figure orientale imaginaire, fantasmée par les artistes. Mais ceux-ci finirent par prendre en compte les découvertes sur le site de Carthage et la représentèrent vêtue de longues ailes tombant sur ses cuisses, conformément au sarcophage de la « prêtresse ailée » exhumé dans la nécropole des Rabs en 1902 par le Père Delattre. Ainsi la…

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