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Revoir Van Eyck
Paris, Musée du Louvre, du 20 mars au 17 juin 2024.
Le catalogue de l’exposition commence par un aveu de sa commissaire : « lorsque la Vierge Rolin est installée à hauteur d’œil sur un mur et qu’on la regarde debout, il est malaisé de s’adonner à sa contemplation, surtout si nous sommes nombreux à nous en approcher en même temps, tant le degré de miniaturisation des détails exige de la voir de très près, si possible seul, et pendant un long moment ». Autant conseiller à ses - nombreux - admirateurs de fuir la salle de la Chapelle et d’attendre l’été pour profiter du tableau dans la quiétude des salles du deuxième étage, mais il serait absurde de manquer une exposition-dossier de très haut vol, qui se hisse sans peine parmi les meilleures de l’année. Il faut dire qu’il y avait ici un casting de rêve : un des plus beaux tableaux du Louvre, fruit de la rencontre entre un des hommes les plus puissants de son époque et un des plus grands artistes de tous les temps, objet d’une restauration aussi attendue qu’exemplaire qui nous priva de ce chef-d’œuvre entre l’automne 2021 et le printemps 2024. Son retour était donc vivement attendu !
- 1. Jan van Eyck (vers 1390-1441)
La Vierge du chancelier Rolin, vers 1430 ?
Huile sur panneau - 66 x 62 cm
Paris, Musée du Louvre
Photo : RMN-GP/M. Urtado - Voir l´image dans sa page
Le résultat est éblouissant, tant le jaunissement des couches de vernis avait fini par obscurcir le panneau de Van Eyck (ill. 1) qui a été confié à Annie Hochart-Giacobbi et Patrick Mandron [1] et qui retrouve non seulement ses couleurs mais aussi tout son sens puisqu’on l’admire désormais sur ses deux faces et non pas comme un tableau de chevalet. Il fallut pour cela concevoir et réaliser un nouveau cadre dont Charlotte Chastel-Rousseau raconte tout dans le numéro de juin de Grande Galerie, le Journal du Louvre, ce qui permet d’imaginer la pérennisation de la présentation inaugurée à l’occasion de l’exposition, où l’on peut donc enfin faire le tour de la Vierge d’Autun.