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- Rembrandt van Rijn (1606-1669)
Portrait de Oopjen Coppit,
épouse de Marten Soolmans, 1634
Huile sur toile - 210 x 134 cm
Paris, collection Éric de Rothschild
Photo : WGA (domaine public) - Voir l´image dans sa page
25/9/15 - Projet d’acquisitions - France et Pays-Bas - Le ministère de la Culture néerlandais a réagi ce matin à l’annonce du ministère de la Culture français en indiquant qu’il n’était plus question d’un achat partagé, ce qui démontre à quel point Fleur Pellerin est sur ce sujet totalement déconnectée de la réalité (voir notre article d’hier). Job Slok [1] a ajouté que le propriétaire des Rembrandt, Éric de Rothschild, s’était engagé auprès des Pays-Bas à leur vendre les tableaux.
Mais cet engagement n’a en réalité aucune valeur, pour deux raisons principales :
– il n’avait pour objet que d’affirmer la priorité qu’il donnerait à ce pays si la France n’achetait pas les œuvres,
– il s’agit d’un engagement sans valeur légale.
Et il est tout de même assez étonnant que les Néerlandais se prévalent de celui-ci quand, manifestement, ils n’ont à aucun moment respecté la lettre envoyée à Éric de Rothschild proposant un achat partagé. Il s’agissait là aussi d’un autre accord écrit, non moins « moral », mais que les Pays-Bas n’ont jamais fait mine de respecter. Nous écrivions hier soir qu’il s’agissait d’un jeu de poker menteur, rien n’est plus évident.
On ne peut évidemment pas blâmer Amsterdam et La Haye : le comportement attentiste (pour dire le moins) du ministère de la Culture français n’incitait pas à travailler avec lui et il est probable qu’ils ont rapidement regretté ce compromis bizarre sur lequel ils n’ont d’ailleurs jamais communiqué.
Répétons-le : acquérir séparément les Rembrandt était une mauvaise idée. Elle devient complètement dépassée, quand un des protagonistes n’y est manifestement pas près. Le propriétaire des tableaux peut désormais, on l’espère, réussir ce qu’il souhaitait depuis le départ : vendre les œuvres ensemble, de manière à ce qu’elle reste en France, où elles sont conservées depuis près d’un siècle et demi.
Rappelons enfin qu’en 2016, le Louvre recevra 100 millions d’Abu Dhabi et 200 millions d’euros les quatre années suivantes. Si la Banque de France n’achetait finalement qu’un tableau, le musée a tout l’argent nécessaire pour acquérir le second.