PLU de Saint-Tropez : les associations contre-attaquent

Ancien hôpital de Saint-Tropez
État du 29/5/13
Photo : Didier Rykner
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2/9/13 - Patrimoine - Saint-Tropez - À la fin de notre long article consacré à Saint-Tropez, nous émettions le vœu que les associations s’opposent aux actions de la municipalité, notamment au PLU qui menace la ville. Nous envisagions aussi un hypothétique réveil du gouvernement et du préfet.

Sans surprise, ce dernier n’a pas eu lieu, et ce sont une fois de plus les associations qui vont défendre le patrimoine contre les actions d’un élu.
Le Conseil municipal avait en effet voté le nouveau PLU le 27 juin. La date n’était certainement pas choisie au hasard : il y a deux mois pour, dans un premier temps, effectuer un recours gracieux auprès de la mairie. Il est évidemment plus facile de faire passer ce type de décision pendant les deux mois de congés scolaires d’été.
Pas de chance pour le maire, Jean-Pierre Tuveri, le 26 août, la veille donc du délai imposé, un courrier d’avocat avec accusé-réception lui a été adressé au nom de la Société pour la Protection des Paysages et de l’Esthétique de la France (SPPEF [1]), ainsi que pour l’Association Saint-Tropez Notre Village et pour cinq personnes physiques [2].

Un tel recours gracieux consiste à demander le retrait de l’approbation du PLU par le Conseil municipal. Inutile de dire que cette requête n’a à peu près aucune chance d’être acceptée. Une telle démarche n’est qu’une première étape, qui permet de repousser de deux mois supplémentaires les délais. Car nul ne doute que les associations devront in fine attaquer le PLU devant le Tribunal administratif, ce qui devra désormais être fait avant le 26 octobre prochain.
Dans leur recours, les demandeurs reprochent notamment au PLU une densification excessive de l’urbanisme, par l’élargissement des voies publiques et l’augmentation des capacités de construction, deux faits incontestables que nous décrivions dans notre article. Ils contestent également des atteintes à des secteurs d’intérêt patrimonial et à des espaces naturels remarquables.

Les cas d’annulation de PLU par les tribunaux administratifs ne sont pas rares. Compte tenu de ce que nous avons nous même pu constater sur place, les raisons pour lesquelles celui-ci devrait l’être sont nombreuses. La bataille pour sauver Saint-Tropez de l’urbanisme sauvage qui le menace vient de commencer. On peut aussi espérer, comme nous le disions dans notre premier article, qu’un réveil des Tropéziens lors des prochaines élections viendra sonner la victoire finale de la raison, sans qu’il soit besoin de s’éterniser dans de longues et coûteuses procédures judiciaires.

Didier Rykner

Notes

[1Rappelons que la SPPEF est une association déclarée d’utilité publique et agréée au niveau national.

[2Var-Matin signale également le dépôt de deux autres recours gracieux : l’un par l’Association pour la protection des sites naturels et historiques de la Moutte des Salins et des Canebiers, l’autre par Dominique Bonnet qui est également présidente de l’Association Saint-Tropez Notre Village.

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