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Pierres gravées : camées, intailles et bagues de la collection Guy Ladrière

Paris, L’École des Arts Joailliers, du 12 mai au 1er octobre 2022

Ce n’est pas le portrait de Guy Ladrière qui accueille le visiteur de l’exposition mais celui de Jacques Guay, tiré d’une gravure illustrant le Traité des pierres gravées de Pierre-Jean Mariette, publié à Paris en 1750. Graveur en pierres fines, celui-ci était un familier des plus grands cabinets d’antiquités de l’Europe des Lumières. Proche de la marquise de Pompadour, qui le fit entrer à l’Académie, Guay reste célèbre pour avoir façonné le Côte de Bretagne en forme de dragon afin que le roi Louis XV puisse le porter avec sa Toison d’or. Diamants, rubis ou spinelles se font pourtant discrets dans la nouvelle exposition de L’École des Arts Joailliers, qui aborde pour la première fois l’art délicat de la glyptique, consistant à graver les pierres en relief - les camées - ou bien en creux - les intailles - afin de sublimer leur beauté naturelle. Art millénaire et prestigieux, la glyptique fut souvent au service des princes, des Sassanides aux Habsbourg, sans parler des cardinaux et des aristocrates effectuant leur Grand Tour.


1. Guy Ladrière, antiquaire et collectionneur
Photo : Didier Loire
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2. Le graveur de pierre au travail, d’après le Traité des pierres gravées publié par Pierre-Jean Mariette en 1750
Photo : Alexandre Lafore
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Mêlant habilement histoire des techniques, histoire des pratiques culturelles et histoire des collections, cette séduisante exposition rassemble ainsi environ deux cents objets réunis avec passion par l’antiquaire Guy Ladrière et sélectionnés avec soin par le conservateur Philippe Malgouyres. Travaillant au département des Objets d’art du Musée du Louvre, celui-ci veille quotidiennement sur les trésors réunis par les rois de France, dont les vestiges garnissent les vitrines de la galerie d’Apollon, récemment enrichies d’un nouveau joyau en agate des Grisons acquis avec le soutien d’une souscription (voir la brève du 11/11/21). Les amateurs comme les spécialistes se souviennent certainement que cet historien de l’art touche-à-tout avait consacré une exposition (voir l’article) au porphyre en 2004, à l’époque où le Musée du Louvre avait encore le goût - ou le courage, voire la folie - d’organiser quelques expositions d’objets d’art. C’est grâce à un joaillier et à un marchand que l’on peut aujourd’hui admirer ces merveilles, exposées quelques années après la collection de bagues [1] réunies par un autre important galeriste parisien, Yves Gastou (1948-2020).


3. Vue de l’exposition Pierres gravées : camées, intailles et bagues de la collection Guy Ladrière à L’École des Arts Joailliers
Photo : Benjamin Chelly
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4. Vue de l’exposition Pierres gravées : camées, intailles et bagues de la collection Guy Ladrière à L’École des Arts Joailliers
Photo : Benjamin Chelly
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L’érudition qu’impose le sujet - dont la terminologie est si technique qu’elle…

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