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Noël Coypel, peintre de grands décors

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Château et Grand Trianon de Versailles, du 26 septembre 2023 au 28 janvier 2024.

« Noël Coypel (1628-1707), peintre du Roi », Musée des Beaux-Arts de Rennes, du 17 février au 5 mai 2024.

Une femme dans le ciel renverse des jarres pleines d’une eau cristalline. C’est la Rosée. Conçue pour le plafond de la chambre du roi aux Tuileries, elle annonce un réveil qu’on imagine vivifiant (ill. 1). L’iconographie relativement rare ainsi que les coloris - ces alliances de rose et de jaune, de bleu et de vert canard - font tout le charme de ce tableau. Conservé dans une collection particulière, il est actuellement visible à Versailles, aux côtés d’autres peintures créées pour le Palais des Tuileries.


1. Noël Coypel (1628-1707)
La Rosée, 1667-1668
Huile sur toile - 121,3 x 182,9 cm
Collection particulière Lynda et Stewart Resnick
Photo : La Tribune de l’Art
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Noël Coypel est ainsi mis à l’honneur grâce à une exposition en deux parties, à Versailles aujourd’hui, à Rennes en février, avec pour commissaires Béatrice Sarrazin et Guillaume Kazerouni. Disons-le tout de go : il est indispensable de voir les deux volets. Versailles se concentre sur les grands décors de Coypel, le long d’un parcours qui débute au Grand Trianon et se termine au château, dans le Grand Appartement de la Reine, tandis que le Musée des Beaux-Arts de Rennes retracera toute la carrière du maître, de ses débuts aux côtés de Charles Errard, jusqu’aux Salons de 1699 et de 1704, en passant par les œuvres religieuses, les tapisseries et bien sûr les décors.

Il a fallu attendre 2023 pour que soit proposée la première exposition monographique consacrée à Noël Coypel. Pourquoi donc ce peintre majeur du Grand Siècle a-t-il été brimé, relégué au second rang l’histoire de l’art ? Mort à soixante-dix neuf ans, il mena pourtant une longue et brillante carrière qui correspondit peu ou prou au règne de Louis XIV. Reçu à l’Académie royale en 1663, il fut ensuite nommé professeur, puis directeur en 1695, après avoir dirigé l’Académie de France à Rome. Il jouit d’un atelier au Louvre et participa aux chantiers les plus prestigieux, décorant aussi bien des résidences royales que des monuments civils et religieux. Il fut enfin à l’origine d’une dynastie de grands peintres, père d’Antoine et de Noël-Nicolas, grand-père de Charles-Antoine. Bref, on peut difficilement le ranger parmi les petits maîtres.

Or, c’est sans doute pour toutes ces raisons qu’il fut négligé, noyé dans la masse. Partisan du dessin dans la querelle du Coloris, marqué par l’art de Poussin et par l’atticisme, il fut dépassé par la jeune génération à la fin de sa longue vie. D’autant qu’on ne peut le faire entrer dans une case, comme le rappelle Laurent Salomé « classique, mais galant, éloquent en chuchotant [1] ». De plus, les décorateurs du roi, bien souvent, s’effacent derrière le résultat monumental d’un travail collectif, derrière aussi le coordinateur de l’ensemble qui fut longtemps Charles Le Brun. Enfin ses fils et petits-fils s’imposèrent à leur tour sur la scène artistique si bien que les prénoms des Coypel se mêlèrent et se confondirent.
Sa vie rappelle en outre…

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