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Louis XV (1710-1774). Passions d’un roi

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Château de Versailles, du 18 octobre 2022 au 19 février 2023

Comme un symbole, le manteau d’hermine et la cuirasse martiale restent en bas des marches : deux majestueux portraits du roi Louis XV peints au cours des années 1720 accueillent le visiteur de l’exposition sans prendre place dans le parcours qui se déploie dans les salles d’Afrique et de Crimée. Inaugurée juste au moment du tricentenaire du sacre du jeune souverain à Reims, celle-ci aurait pu s’attarder sur cette cérémonie pluriséculaire, mais tel n’était pas son propos : il s’agit, nous dit-on, de s’intéresser aux « passions d’un roi ». Si ce sous-titre laisse tout de suite imaginer qu’on parlera de chasse et de femmes, difficile de ne pas donner l’impression d’une suite de l’exposition « Louis XIV : l’homme et le roi » organisée à Versailles en 2009-2010 (voir l’article). Loin d’être construit comme une biographie illustrée du seul souverain français né et mort au château, le parcours commence certes par évoquer ce jeune enfant sur lequel reposent tous les espoirs dynastiques : c’est l’occasion d’admirer le buste de Louis XV à l’âge de six ans par Antoine Coysevox - déjà prêté par la Frick Collection à l’occasion de l’exposition « Le roi est mort » en 2015-2016 - ainsi que l’étonnant tableau (ill. 1) désormais attribué à Nicolas de Largillière (et atelier), qui symbolise la transition entre ces deux monarques morts sur le trône, ou plutôt dans leur lit.


1. Vue de la salle consacrée à l’enfance du jeune Louis XV avec le buste venu de la Frick Collection et le tableau prêté par la Wallace Collection
Photo : Didier Saulnier
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2. Jacques Dumont dit Dumont le Romain (1701-1781)
Madame Mercier entourée de ses enfants, 1731
Huile sur toile - 225 x 380 cm
Paris, Musée du Louvre
Photo : RMN-GP/F. Raux
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Venu de la Wallace Collection, qui peut désormais [1] prêter ses œuvres, ce portrait de famille fut restauré en amont de l’exposition et représente une scène qui n’a probablement jamais eu lieu : entouré des effigies d’Henri IV et de Louis XIII, le souverain vieillissant pose aux côtés de son fils disparu en 1711, de son petit-fils mort en 1712 et de son arrière-petit-fils tenu en lisière par la duchesse de Ventadour. On découvre ensuite un tableau encore moins connu, qui ne vient pourtant pas de Londres puisque l’extraordinaire portrait de Madame Mercier entourée de sa famille (ill. 2) est conservé au Musée du Louvre, qui en a fait l’acquisition à la fin du XIXe siècle, mais où nul ne se souvient d’avoir pu l’admirer ! Peint par Dumont le Romain en 1731, il immortalise la nourrice du jeune roi, dont elle tient ostensiblement une effigie ovale. Célèbre chez les historiens de la mode, cette composition doit certainement à ses dimensions colossales de rester dans l’ombre des réserves, mais souhaitons ardemment que cette situation ne perdure pas à l’issue de l’exposition : une toile aussi intéressante doit trouver une place quelque part, au Louvre ou ailleurs.


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