Les contes étranges de N. H. Jacobsen : un Danois à Paris (1892-1902)

1. Henriette Hahn-Brinckmann (1862-1934)
Crépuscule : portrait du sculpteur Niels Hansen Jacobsen, vers 1900-1904
Gravure sur bois à six couleurs - 37,8 × 53,5 cm
Vejen, Vejen Kunstmuseum
Photo : Pernille Klemp

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Sortant volontiers des sentiers battus, le Musée Bourdelle s’est associé au Vejen Kunstmuseum pour proposer une exposition bâtie autour de la figure du sculpteur danois Niels Hansen Jacobsen (1861-1941) qui devait prendre part à la saison danoise dont l’évènement phare, au Petit Palais, est bien entendu reporté de quelques mois. Pour beaucoup, ce fut d’abord une belle découverte, le nom de Jacobsen étant largement méconnu pour le public français, alors que Niels Hansen Jacobsen (ill. 1) séjourna dix ans à Paris, entre 1892 et 1902. Avec sa femme, Anna Gabriele Rohde, également artiste, ils vécurent cité Arago : connu aujourd’hui sous le nom de Cité fleurie, ce charmant ensemble d’ateliers d’artistes édifiés avec des matériaux de récupération de l’Exposition universelle de 1878 permit au couple Jacobsen de côtoyer des personnalités artistiques essentielles, comme Jean Carriès ou Eugène Grasset. Le parcours ne prend pas la forme d’une rétrospective monographique, tant il était difficile de présenter nombre de grands formats sculptés et peu souhaitable d’accumuler les œuvres académiques qui émaillèrent la longue carrière de l’artiste. Les commissaires de l’exposition ont donc plutôt opté pour une séduisante mise en contexte, rassemblant autour de quelques grandes sculptures de Jacobsen un vaste ensemble d’œuvres qui proposent au visiteur un panorama passionnant des grands thèmes chers aux artistes symbolistes. La scénographie et l’éclairage, respectivement confiés à Cécile Degos et Carlos Cruchinha, accompagnent à la perfection cette plongée dans l’atmosphère de cette époque éprise de spiritisme.

2. Vue de l’exposition Les contes étranges de N. H. Jacobsen au Musée Bourdelle
Photo : Claire…