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Les châteaux néogothiques en Anjou

Auteur : Guy Massin-Le Goff

A Angers, la maison de l’architecte René Hodé, construite par lui-même dans le style néogothique qui fit sa fortune, était détruite en 1998. Malgré quelques décennies d’intérêt porté au XIXe siècle, le combat pour la sauvegarde des bâtiments de cette époque n’est pas encore gagné. C’est dire si un tel livre, outre le pur plaisir qu’il procure, est utile. En révélant une richesse à peu près insoupçonnée, il participe à la sauvegarde de son objet d’étude.

Décrivant les conditions qui amenèrent la campagne angevine, entre 1845 et 1925, à se couvrir d’édifices inspirés du Moyen Age - et réfutant tout lien direct entre le légitimisme et le goût pour le néogothique - l’ouvrage s’attache aussi à classifier ce style, en distinguant trois courants, à peu près contemporains. Le premier est porté par un seul homme, René Hodé, qui, s’il n’introduisit pas cette manière de construire dans la région, la symbolise à lui tout seul par le nombre de châteaux qu’il éleva. Les deux autres sont le « néogothique d’imagination » et le « néogothique archéologique ». L’un crée des formes inspirées du Moyen Age sans se soucier d’authenticité tandis que l’autre prétend, au même titre que Viollet-le-Duc, retrouver l’essence de ce qui fût.

1. Louis Visconti (1791-1853) et René Hodé (1811-1874)
Château de Challain, 1847
Photo : Guy Massin-Le Goff /
conservation des A.O.A. de Maine et Loire
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Guy Massin-Le Goff souligne que Pierre-Luc-Charles Cicéri fit œuvre de pionnier, en 1838-1840, en introduisant ce style en Anjou, dans le décor intérieur du château de Dreux-Brézé. Venant d’un peintre-décorateur parisien, l’exemple resta cependant isolé et ne fut pas à l’origine d’une école locale. C’est donc bien Hodé qui en fut le véritable initiateur. Ayant commencé à bâtir dans l’esthétique néoclassique, il édifia dès les années 1844-1847 deux châteaux : Angrie et Challain - où il collabora avec Louis Visconti - et en transforma un autre : Chanzeaux.…

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