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Le symbolisme en Belgique
Auteur : Michel Draguet
La bibliographie consacrée au Symbolisme belge dans son ensemble n’est guère étendue ; les liens étroits de la Belgique avec la France ont en effet jusqu’ici favorisé l’intégration du Symbolisme belge dans l’étude de l’ensemble de la tendance symboliste tandis que la présence de figures majeures (Khnoppf, Delville, Rops) encourageait parallèlement d’indispensables approches monographiques. C’est dire que le chercheur comme l’amateur d’art espérait avec intérêt une publication synthétique recentrée sur le sujet. Force est de constater que l’épais et dense volume livré par Michel Draguet ne répond guère à cette attente. Ces 340 pages contiennent certes maintes analyses intéressantes, exploitent de nombreuses sources dignes d’intérêt et révèlent certaines œuvres inédites ; ces apports bienvenus souffrent cependant d’une vision qui n’apparaît pas clairement. La déception est d’autant plus grande que l’auteur livre une préface ambitieuse ; celle-ci annonce en effet la révélation d’une lecture nouvelle centrée sur l’exploration d’un territoire censé être vierge : la représentation… On se demande si, pour en arriver là, il était véritablement nécessaire de faire systématiquement table rase des études consacrées au Symbolisme depuis vingt ans par d’aussi éminents spécialistes que Jean-Paul Bouillon, Jean Clair ou Guy Cogeval, pour ne citer qu’eux. La tentative de réfutation laborieuse des travaux précédents serait-elle devenue un exercice en vogue dans certaines « sphères » scientifiques bruxelloises ? L’excès même du procédé disqualifie en grande partie un discours dont les postulats contradictoires aboutissent par ailleurs à un confusionnisme pour le moins indigeste. En réduisant les études consacrées jusqu’ici au Symbolisme (et pas seulement belge) à quelques idées simplistes, l’auteur ne rend pas plus justice à la complexité du sujet qu’aux efforts des chercheurs qui l’ont abordé : comment reprocher à Jean-Paul Bouillon, historien d’art, d’avoir fait…