Le Salon du Patrimoine ouvre, avec ses qualités et ses défauts

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Le Salon du Patrimoine au Carrousel du Louvre, avant ouverture au public
Photo : Didier Rykner
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27/10/22 - Paris - Salon du Patrimoine - Comme chaque année, le Salon International du Patrimoine Culturel a ouvert ses portes aujourd’hui au Carrousel du Louvre jusqu’à dimanche soir 30 octobre. Événement important qui regroupe une grande partie des acteurs publics et privés travaillant dans le domaine de la restauration et des monuments historiques, ce salon est fréquenté notamment par les propriétaires de monuments ou d’œuvres d’art qui souhaitent rencontrer des professionnels compétents et s’informer des dernières nouveautés.

Il s’agit donc d’un événement fortement prescripteur. Là est sa force, mais aussi sa faiblesse. Sa force, car on y trouve le meilleur, dans tous les domaines, ce qui est précieux car on le sait, devant les aléas financiers et l’insuffisance des budgets alloués aux monuments historiques, ces métiers sont à la peine, recrutant et formant avec difficulté, ce qui met en péril la transmission des savoir faire. Sa faiblesse car on y trouve également parfois le pire : de mauvais restaurateurs, de piètres architectes, des collectivités territoriales qui font leur publicité sur leurs monuments historiques tout en ne se gênant pas pour le dénaturer en toute impunité, ou même des établissements publics comme l’OPPIC, Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la Culture, qui est l’un de acteurs de la dénaturation de la Maison Claustrier dont nous avions parlé ici (voir l’article).

Même les associations de protection du patrimoine ne sont pas épargnées par cette dérive. On y trouve bien sûr celles qui ont fait leur preuve et sur lesquelles on peut compter. Nous en signalerons deux notamment dont nous sommes proches car elles ont une conception des monuments historiques et de leur défense comparable à la nôtre : Sites & Monuments, et La Sauvegarde de l’Art Français. Mais on découvre aussi, avec stupeur, que l’un des plus grands stands est occupé par une association récente dont l’agressivité envers tout ce qui n’est pas elle et la compétence très relative avec laquelle elle « défend » le patrimoine font plus de mal que de bien.

Il est évident qu’il est difficile pour les organisateurs du salon - Ateliers d’art de France, le syndicat professionnel des métiers d’art - de distinguer le bon grain de l’ivraie. Même nous, si nous en étions en charge, ne saurions pas forcément le faire car qui déciderait de qui reste ou pas, et comment éviter les erreurs ou les règlements de compte ? Par ailleurs, il leur faut remplir les lieux pour des raisons économiques évidentes.

Nous ne pouvons donc qu’inciter les passionnés à visiter ce salon, où l’on trouve pléthore d’exposants remarquables : des restaurateurs exceptionnels comme l’atelier de Ricou ; plusieurs éditeurs d’art qui profitent de cette occasion pour faire découvrir leurs dernières publications ; des associations professionnelles comme l’association nationales des architectes des bâtiments de France, une fonction très menacée au moment où l’on cherche à réduire toujours davantage leur pouvoir, même aux abords des monuments historiques ou dans les sites patrimoniaux remarquables ; ou certains de nos confrères comme « L’Estampille-L’Objet d’Art » qui traitent souvent de questions patrimoniales.

Nous ne pouvons en revanche que conseiller aux propriétaires de monuments historiques de bien choisir les entreprises avec lesquelles ils voudront travailler. Il y a de tout au Salon du patrimoine, un grand magasin où il faut comparer, et choisir avec discernement.

Informations pratiques : Carrousel du Louvre. Ouvert du 27 au 30 octobre, de 10 h à 18 h (le vendredi et le samedi jusqu’à 19 h). Tarifs : voir le site internet.

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