Le marché de l’art (re)déconfiné (1) : la vente Sotheby’s Paris

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2/12/20 - Marché de l’art - Paris - Il est désormais possible de se déplacer dans les salles des ventes pour voir les objets avant qu’ils ne soient mis aux enchères ce qui est tout de même mieux : une œuvre d’art n’est pas virtuelle.
Si Drouot rouvrira ses portes le samedi 5 décembre, la vente chez Sotheby’s Paris qui aura lieu demain 3 décembre permet déjà de revoir « en vrai » des tableaux et sculptures.


1. Paris, vers 1350-1375
Diptyque avec des scènes de la vie du Christ
Ivoire - 17,3 x 23,3 cm
Vente Sotheby’s Paris, 5/12/20
Photo : Sotheby’s
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2. Eustache Le Sueur (1616-1655)
Mise au tombeau
Huile sur toile - 60,2 x 71 cm
Vente Sotheby’s Paris, 5/12/20
Photo : Sotheby’s
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Parmi celles-ci, nous retiendrons surtout un ensemble conséquent d’œuvres françaises, en commençant par un diptyque en ivoire avec des scènes de la vie du Christ (ill. 1), un relief réalisé à Paris vers 1350-1375, d’une très grande qualité, montrant une scène de dérision du Christ où celui-ci a le visage couvert d’un linge, ce qui semble une rareté iconographique selon la notice du catalogue.


3. Jean-Honoré Fragonard (1732-1806)
La Jeune fille à la fenêtre
Huile sur panneau - 16,4 x 12,2 cm
Vente Sotheby’s Paris, 3/12/20
Photo : Sotheby’s
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4. Marguerite Gérard (1761-1837) et
Jean-Honoré Fragonard (1732-1806)
La Jeune mère érudite
Huile sur toile - 55,1 x 45,6 cm
Vente Sotheby’s, 3/12/20
Photo : Sotheby’s
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Une Mise au tombeau par Eustache Le Sueur (ill. 2) est un exemple particulièrement réussi de l’art de ce peintre, réapparu dans une vente Sotheby’s déjà il y a une quinzaine d’années. Si ce tableau témoigne remarquablement du XVIIe français, c’est le XVIIIe siècle qui est le mieux représenté dans la vente avec quelques chefs-d’œuvre par Fragonard avec un petit panneau figurant une Jeune fille à la fenêtre (ill. 3), Fragonard toujours en compagnie de son élève et belle-sœur Marguerite Gérard (ill. 4), et plusieurs paysages par Hubert Robert, Pierre-Antoine Demachy et Joseph Vernet, avec une mention spéciale pour ce dernier peintre, auteur d’une impressionnante Vue de Tivoli (ill. 5).


5. Joseph Vernet (1714-1789)
Vue de Tivoli
Huile sur toile - 93 x 122,7 cm
Vente Sotheby’s, 3/12/20
Photo : Sotheby’s
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6. France, vers 1800
Le Sommeil d’Endymion
Huile sur toile - 100,2 x 127,5 cm
Vente Sotheby’s Paris, 3/12/20
Photo : Sotheby’s
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De l’extrême fin du XVIIIe, ou du tout début du XIXe, un Sommeil d’Endymion (ill. 6) placé faute de mieux dans l’entourage de Girodet tant il rappelle, évidemment, la toile de ce dernier conservée au Louvre, même s’il s’agit d’une composition différente, attirera l’œil des connaisseurs. Il faut rechercher son auteur parmi les peintres néoclassiques flirtant avec un romantisme ossianesque, nombreux en France à cette époque.


7. Eugène Le Poittevin (1806-1870)
Les Bains de mer, plage d’Étretat, 1864
Huile sur toile - 63 x 149,4 cm
Vente Sotheby’s Paris, 3/12/20
Photo : Sotheby’s
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La rétrospective Le Poittevin à Fécamp dont nous avions rendu compte ici-même (voir l’article) consacrait une section à un tableau qui n’avait alors pas été retrouvé : Les Bains de mer, plage d’Étretat (ill. 7). Le hasard a voulu qu’avant cette exposition, et de manière indépendante, le tableau avait été vu par Sotheby’s pour être vendu aux enchères dans cette vacation. On peut donc admirer cette œuvre qui manquait alors à la reconstitution de l’œuvre de l’artiste, notamment dans ses relations avec Étretat.


8. Jacques Gamelin (1738-1803)
Hector, blessée par Ajax, est
porté sur les bords du Zanthe

Plume et encre noire, lavis brun, rehauts de blanc et aquarelle - 59 x 71,5 cm
Vente Sotheby’s Paris, 3/12/20
Photo : Sotheby’s
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9. Giuseppe Cades (1750-1799)
L’Éducation d’Achille par Chiron
Pierre noire, encre brune, lavis gris et sepia sur papier - 44 x 61,7 cm
Vente Sotheby’s Paris, 3/12/20
Photo : Sotheby’s
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10. Rome, XVIIIe siècle
La Vierge et Saint Jean
Bronze doré - H. 33,5 ; 34 cm (sans le socle)
Vente Sotheby’s Paris, 3/12/20
Photo : Sotheby’s
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Nous terminerons la brève description de cette vente avec plusieurs dessins de Jacques Gamelin (ill. 8), accompagnés d’une série de grandes feuilles du romain Giuseppe Cades (ill. 9), provenant probablement de la collection toulousaine de Jean-Pierre Marcassus de Puymaurin, ainsi que sur une autre note italienne avec deux très jolis bronzes dorés baroques figurant saint Jean et la Vierge (ill. 10), à l’estimation modeste de 5 000 à 7 000 €.

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