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Le dessin sans réserve, l’exposition du Musée des Arts décoratifs

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Paris, Musée des Arts décoratifs, du 23 juin 2020 au 31 janvier 2021 (si elle n’est pas prolongée).

1. Jean Souverbie (1891-1981)
La Musique, 1937
Fusain, gouache, huile et vernis sur papier - 260 x 130 cm
Paris, Musée des Arts décoratifs
Photo : Christophe Dellière
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Faut-il véritablement compter l’exposition Le dessin sans réserve. Collections du Musée des Arts décoratifs parmi les victimes de la crise sanitaire qui a bouleversé le monde depuis un an ? Initialement prévue de mars à juillet 2020, celle-ci a prestement été décalée de juin 2020 à janvier 2021 : si sa réouverture est compromise, d’autant qu’il ne serait pas envisagé de la prolonger au delà du 31 janvier 2021, elle a tout de même pu ouvrir ses portes de la fin du mois de juin à la fin du mois d’octobre. Quatre mois d’ouverture, c’est presque un luxe pour une exposition de musée en cette année sinistre, c’est même davantage que sa durée initialement prévue. Les services du MAD Paris nous ont aimablement communiqué quelques chiffres : 30 000 visiteurs et 900 catalogues vendus ! Ce n’est pas un triomphe mais cela reste un succès : on peut espérer que tous les lecteurs parisiens de La Tribune de l’Art ont pu se rendre au Musée des Arts décoratifs pour admirer cette exposition dont nous avions largement chroniqué la genèse, depuis la nomination de Bénédicte Gady (voir la brève du 22/12/17) jusqu’à la parution de son catalogue, au moment du premier confinement (voir l’article), en passant par quelques redécouvertes qui ont accompagné la préparation de l’exposition. Nous avions déjà raconté l’histoire de la boîte à peinture de François-Marius Granet, du grand carton de Maurice Denis ou encore du projet de plafond de Charles de La Fosse et de la nef de Friedrich Sustris, sans parler du grand carton de Jean Souverbie (ill. 1) qui accueille sur le palier de l’escalier les visiteurs de l’exposition (voir les brèves du 24/3/19 et du 15/6/19).

On pouvait donc légitimement savoir à quoi s’attendre. Pourtant, dès l’entrée de l’exposition, le tourbillon de trésors qui submerge le visiteur rend la découverte irrésistiblement excitante : passé le choc ressenti devant l’immense carton de Souverbie, qui n’est pas le plus grand dessin du parcours, dépassé en taille par celui de Maurice Denis, l’extraordinaire projet de tourelle eucharistique qui est accroché au tout début de la section architecturale suscite à son tour l’enthousiasme. Ce dessin grandiose, parfaitement analysé par Étienne Hamon dans le catalogue de l’exposition, justifiait à lui seul une visite au musée de la rue de Rivoli, tant sa rareté et sa virtuosité graphique en font une pièce exceptionnelle. Si le parti pris de l’abécédaire a ses défauts et ses qualités, on comprend son choix pour une telle exposition qui a pour but de révéler au plus grand public une collection certes moins mystérieuse qu’on peut l’imaginer mais tout de même largement méconnue : tout en risquant de perdre le visiteur par son côté brouillon, il permet cependant des rapprochements visuels particulièrement stimulants…

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