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Le dessin romantique, de Géricault à Victor Hugo

Le visiteur qui pénètre dans l’espace feutré du Cabinet Jean Bonna de l’École des beaux-arts de Paris (ill. 1) est presque immédiatement happé vers le grandiose dessin de Victor Hugo, récemment acquis par l’institution aux côtés d’une belle moisson de feuilles romantiques sur laquelle nous nous étions déjà attardés (voir l’article) alors qu’il était hélas possible que l’exposition n’ouvre jamais ses portes. Nos craintes ont fort heureusement été dissipées, celle-ci se voyant même prolongée jusqu’au 18 juillet !


1. Vue de l’exposition Le dessin romantique, de Géricault à Victor Hugo au Cabinet Jean Bonna de l’École des beaux-arts de Paris
Photo : ENSBA
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Les accrochages de dessin sont plutôt rares en ce moment dans la capitale et il ne faut donc pas bouder notre plaisir, malgré la pénible obligation de réserver en ligne son créneau de visite : l’accrochage est véritablement superbe et permet d’admirer de très nombreuses acquisitions récentes. Comme l’écrit Mehdi Korchane - désormais en charge des arts graphiques au Musée des Beaux-Arts d’Orléans - dans son essai du catalogue, la sélection permet de déployer « tout l’éventail des thèmes associés au romantisme : la mort, l’éros, le gothique, l’exotisme, la condition humaine et la condition animale ».

2. Augustin-Alexandre Thierriat (1789-1870)
Vue de la salle du treizième siècle
Pierre noire, aquarelle et rehauts de craie blanche - 36,2 x 26 cm
Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
Photo : ENSBA
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La première feuille visible en arrivant nous propose de surcroît un plaisant regard rétrospectif sur le mythique Musée des monuments français qui précéda l’École des beaux-arts en ces lieux : acquise en octobre 2017 par l’association Le Cabinet des amateurs de dessins de l’École des Beaux-Arts auprès de Mark Brady, cette Vue de la salle du XIIIe siècle (ill. 2) nous immerge dans cette atmosphère médiévale où vitraux et gisants animent la composition. Prenons garde cependant à la fidélité de cette représentation : la notice rédigée par Emmanuelle Brugerolles et Corisande Evesque nous rappelle qu’en 1817, lorsque Thierriat exécuta son dessin, le musée conçu par Alexandre Lenoir était fermé depuis un an et que l’artiste, résidant à Lyon, n’avait vraisemblablement pas eu l’occasion de le visiter. Cette séduisante feuille doit donc beaucoup à son maître Pierre Révoil ainsi qu’à son imagination, même si la tonalité grisâtre qu’il choisit d’employer pour cette vue sans personnage rend parfaitement compte du caractère sépulcral de cette salle consacrée à « ces princes fainéants qui séparent Clovis de Charles Martel » mais où on reconnaît aussi le beau fragment de vitrail provenant de Saint-Germain-des-Prés aujourd’hui conservé au Victoria & Albert Museum.


3. Horace Vernet (1789-1863)
Soldat klephte, 1827
Plume, encre brune et lavis brun - 17,9 x 20,6 cm
Paris, École nationale supérieure des…

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