La grande détresse des fonctionnaires de la direction des Patrimoines

L’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris
Photo : Didier Rykner
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Depuis trois jours et les différentes interventions du Président de la République et du Premier ministre, de nombreux échos nous remontent, directement par des appels téléphoniques et des mails, ou indirectement, de la grande détresse dans laquelle se trouve aujourd’hui l’administration des monuments historiques. Ils apprennent par la presse les décisions prises par l’exécutif sur lesquelles ils ne sont jamais consultés. Aucune procédure habituelle n’existe plus et le gouvernement s’apprête à faire passer une loi d’exception. L’avis de tous les spécialistes, universitaires, conservateurs, historiens d’art et historiens est totalement négligé, et ne compte pour rien aux yeux d’Emmanuel Macron et d’Édouard Philippe qui espèrent, en agissant dans la précipitation et en multipliant les effets d’annonces faire oublier la responsabilité écrasante des politiques de tous bords - pas seulement eux bien entendu - dans la situation actuelle.

Le ministre de la Culture est complètement inaudible, n’intervenant que pour faire le point sur l’état de la cathédrale et des œuvres qu’elle conserve, auprès de rares médias par lui sélectionné (là encore, les spécialistes sont tenus pour quantité négligeable). Le directeur des Patrimoines n’est pas inaudible, il est totalement absent et on se demande s’il y en a vraiment un. Sa direction est au bord de l’explosion à défaut de pouvoir se révolter ouvertement.
Nous avons ainsi reçu une contribution spontanée d’un conservateur du patrimoine dont nous garderons bien entendu l’identité secrète. Nous la publions dans la rubrique Débats car nous ne sommes pas forcément d’accord avec tout, mais ces réflexions qui viennent du terrain, de ceux qui passent réellement le temps à protéger, à sauver et à restaurer le patrimoine, nous semblent encore plus essentielles aujourd’hui quand le politique prend le pas sur ceux qui savent parce que c’est leur métier. Nous invitons tout fonctionnaire du ministère de la Culture qui voudrait s’exprimer à nous envoyer leur contribution, et nous leur garantissons bien entendu, s’ils le souhaitent, le plus strict anonymat.

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