Personne n’ose poser la question iconoclaste de la suppression des Monuments historiques. On se permet juste de regretter régulièrement que le recul des soutiens publics menace de disparition le secteur de la restauration du patrimoine et des métiers d’art. Dans le même temps aujourd’hui, sous prétexte de décentralisation et de simplification administrative, l’acharnement à réformer prend pour certains l’allure d’un véritable abandon institutionnel.
La concomitance du recul des soutiens publics et de la décentralisation constitue-t-elle un véritable danger ? On est d’autant plus en droit de s’interroger qu’à la différence d’autres pays européens, les garde-fous théoriques internationaux restent ici dans les placards : qui en France au sein des institutions fait référence dans son travail à la Charte de Venise (1964) [1] , à la Convention de Grenade (1985) [2] , au Document Nara sur l’authenticité (1994) [3] ou à la Charte Iconomos Ename (2004) [4] ?
Un retour sur l’histoire du Service permet dans une certaine mesure d’expliquer la crise actuelle, et peut-être d’envisager quelques pistes pour en sortir. C’est ce qui est ici proposé.
Un mythe moderne
A l’origine du mythe, une violence sacrificielle qui sert de prétexte à une confiscation : le spectacle désolant de cathédrales violentées en 1793 par les hordes révolutionnaires avant d’être abandonnées. A ce traumatisme répondrait la sublime construction intellectuelle des initiateurs et fondateurs du service français de restauration, Guizot, Vitet et Mérimée. Cette présentation sert en fait à justifier une confiscation : la seule intervention légitime sur les monuments devient celle d’une administration parisienne, les grandes sociétés savantes passant progressivement à la trappe de l’Histoire [5].
Pour les inventeurs, Mérimée et Viollet-le-duc, les monuments sont des paradigmes. Les restaurer, c’est leur rendre à la fois intégrité et valeur d’exemple. Ils deviennent des types référentiels (on pourrait presque dire des concepts). L’espoir est qu’il est possible d’inverser le cours de l’Histoire, de revenir à l’origine, au besoin en « refaisant comme c’était ». Afin de débarrasser le monument de tout ce qui l’éloigne de l’Idée. Quoiqu’on en ait dit, cette conception est opposée à celle de Chateaubriand : pour lui et les romantiques, le Passé prend valeur d’exemple du fait justement qu’il est irrémédiablement perdu. Le contraire donc de ce que cherche le restaurateur du XIX°siècle pour qui le Passé est actualisable.
Cette conception, appelée « restauration stylistique » chez certains de nos voisins, a pour nous une figure tutélaire, celle de Viollet-le-Duc. Son « restaurer un édifice (…), c’est le rétablir dans un état qui peut ne jamais avoir existé à un moment donné [6] » en est le credo. Ne faut-il pas y voir un rêve d’historien platonicien, qui mesure le réel à sa plus ou moins grande distance au concept ? Et qui ici, en l’occurrence, violente le réel pour qu’il cadre avec ses idées.
Une opposition muselée ?
Plusieurs intellectuels ont vivement réagi à cette prétention de la restauration stylistique à un retour aux origines. La réaction la plus connue, la plus exclusive aussi, est bien sûr celle de Ruskin : « La vraie signification du mot « restauration » n’est comprise ni du public ni de ceux à qui incombe le soin de nos monuments publics. Il signifie la destruction la plus complète que puisse subir un édifice ; destruction dont on ne pourra sauver la moindre parcelle ; destruction accompagnée d’une fausse description du monument détruit » [7]. Cinquante ans plus tard, les beaux textes de Proust ou de Rodin sont moins cités. Tous les restaurateurs devraient pourtant avoir à l’esprit la terrible apostrophe du sculpteur :
« Personne ne défend nos cathédrales.
Le poids de la vieillesse les accable, et, sous prétexte de les guérir, de « restaurer », ce qu’il ne devrait que soutenir, l’architecte leur change la face.(…)
Nous ne pouvons plus prier devant l’abjection de ces pierres remplacées. On a substitué aux pierres vivantes - qui sont au bric-à-brac - des choses mortes » [8].
Les restaurations visées par ces critiques portaient souvent sur des édifices pathétiquement mal-en-point. Et il faut reconnaître qu’au XIX° siècle, il n’existait guère d’alternative aux amputations drastiques et généralisées des éléments malades. Avant d’être un problème théorique, c’est cette maladresse du traitement thérapeutique qui a choqué [9].
Ce qui doit nous retenir, c’est que l’attaque des poètes sur l’incompétence des techniciens et leur brutalité dérange toujours autant aujourd’hui l’institution patrimoniale. Elle n’a absolument aucun écho dans les histoires de l’art officielles [10] . Comme si les discours sur le patrimoine et sa prise en charge étatique ne pouvaient être qu’apologétiques. D’où l’intérêt considérable du travail de démythification de Wim Denslagen [11] qui, en confrontant les discours sur « la conservation, rien que la conservation », et la pratique des restitutions systématiques, a mis en lumière la schizophrénie des institutions patrimoniales européennes, malheureusement toujours extrêmement active.
Conservation versus restauration
A l’opposé, certains pourtant ne se sont jamais lassés de réfléchir à limiter les traumatismes des interventions sur les monuments anciens. Le premier, Viollet-le-Duc lui-même, véritable Dr Jeckyll et Mr Hyde de la restauration. Il faut reconnaître à certaines de ses recommandations une pertinence, un bon sens toujours d’actualité : « entretenir plutôt que restaurer »« [12] ; conserver les sculptures in situ plutôt que les déposer et les remplacer par des copies (ce qui l’amène à s’ intéresser, un des premiers, aux techniques chimiques de consolidation de la pierre) ; et, toujours à l’article « Restauration » déjà cité de son dictionnaire : « ne pas gommer les ajouts et modifications de l’Histoire » [13] . Cà n’est évidemment pas ce qu’en ont retenu ses émules français. Deux pays ont eux essayé de dépasser le dilemme Ruskin / Viollet-le-Duc et poursuivi au début du XXème siècle dans cette voie de la stricte conservation : l’Autriche, avec Riegl [14] et Dvoràk [15], et l’Italie, avec Boito [16] et Giovannoni [17]. C’est peut-être en Italie que cette réflexion s’est maintenue avec le plus de constance, pour aboutir en 1963 à la Théorie de Cesare Brandi [18] .
L’originalité révolutionnaire du propos méthodologique de Brandi tient à la prise en compte de l’œuvre d’art d’un point de vue trivial et immédiat, celui de sa consistance matérielle. Conception immédiatement opérationnelle pour le restaurateur : « ce qui se dégrade, c’est la matière ; c’est aussi la seule chose qui me soit effectivement accessible ». Que Brandi ait été directeur de l’Istituto Centrale per il Restauro, donc confronté au jour de le jour aux problèmes pratiques de la restauration de toutes sortes d’œuvre, n’est évidemment pas indifférent. Son texte doit être placé dans une perspective historique, celle d’une opposition à ce que d’aucuns ont pu considérer comme une tradition française, la restauration stylistique (qui n’est peut-être, si on suit Denslagen, qu’une tradition des pratiques institutionnelles). Cela permettrait de comprendre qu’il ait fallu attendre près de quarante ans pour une traduction d’un texte aussi important. Et la réticence proprement française à l’endroit d’une Charte de Venise qu’il a inspirée [19].
C’est pourtant cette Charte qui a servi de cadre à la réforme des « études et des travaux sur les Monuments historiques » mise en œuvre à partir de 1985. Loin d’être une initiative de l’administration (ce qu’on a dit, dans le but de contenir le « tout puissant » architecte en chef des monuments historiques), cette réforme doit donc plutôt être considérée comme une transcription de la partie méthodologique de la Charte en droit réglementaire français [20] . Transcription tardive, comme à peu près tout ce que notre chauvinisme national répugne à adopter. Il n’est évidemment pas indifférent que la transcription de la Charte en France ne soit que technocratique. Les jugements des projets se font au sein de commissions héritées du XIX° siècle, le juge suprême restant la Commission supérieure des Monuments historiques « proposant un avis au Ministre ». A la différence par exemple de l’Italie où les avis de l’Institut Central (qui ne sont que des avis) s’appuient sur la Théorie de Brandi et la Charte de la restauration de 1972 [21], ici, aucune référence théorique, aucun autre guide que la coutume, le bon goût et l’évidence. Depuis toujours, l’originalité de la France aura été « de ne pas avoir de doctrine [22] », puisque de toute façon, c’est à Paris en Commission (tradition jacobine), et « entre gens qui savent », que les choses se décident [23]. D’où la véhémence de la Province, et probablement la brutalité de la décentralisation qui se dessine sous nos yeux.
Des traditions sclérosées, un contexte fragile
Au-delà de ces problèmes institutionnels, au-delà du rapport direct du restaurateur ou du directeur de travaux avec l’œuvre, le sujet de Brandi, le travail de restauration s’effectue dans un contexte économique qui n’a jamais été neutre, même s’il est peu étudié. Ce qu’il faut bien appeler les « conditions et modes de production » des restaurations. Restaurer, et le projet qui le précède, ne peuvent pourtant être pensés qu’à partir des seuls moyens techniques et économiques disponibles à un instant donné. Nous l’avons évoqué pour le XIX°siècle. Pour filer une métaphore psychanalytique, ces conditions de production des restaurations font partie de l’inconscient des architectes et des restaurateurs.
En France, la plus grande partie de cet « appareil de production » de la restauration est encore organisée suivant une logique de compagnonnage et d’artisanat d’art (« on » remplace et « on » refait, puisqu’on sait le faire, suivant les techniques originelles et avec les matériaux d’origine, ce qui renvoie, comme nous l’avons vu, à la condition, considérée par les institutions comme « nécessaire et suffisante », de la restauration de l’authenticité des œuvres d’architecture)Y [24]. Cette tradition est une formidable richesse, mais, d’une certaine manière, le service des Monuments historiques est organisé et fonctionne encore pour reconstruire les édifices détruits du fait des guerres [25]. La version moderne en serait la mise en œuvre de restitutions spectaculaires [26].
On imagine bien dans ces conditions l’inconscience qu’il peut y avoir à vouloir faire différemment, plus lentement, avec une attention associant de nouveaux partenaires (archéologues, restaurateurs et scientifiques de tous poils). Conformément, finalement, aux principes « matérialistes » de Brandi et aux règles méthodologiques de la Charte de Venise. Les exemples pourtant existent, qui montrent que ce pari impossible non seulement peut être tenu, mais que tout le monde y trouve son compte [27] . Les nouveaux arrivants (archéologues, restaurateurs et scientifiques de tous poils), parce que le chantier est une formidable occasion de connaissance et une remise en cause continue des acquis et des savoirs. Les entreprises, parce que « faire différemment » n’est pas faire moins, mais mieux. Les compagnons eux, à partir du moment où leurs patrons ont traité dans des conditions économiquement satisfaisantes, qu’ils ne sont plus obsédés par une rentabilité impossible et qu’on leur fichent la paix, ont toujours travaillé en équipes « pluridisciplinaires » (car qu’est-ce d’autre qu’un chantier ?) : ils respectent tout autant un bon professionnel archéologue qu’un autre professionnel de n’importe quelle autre spécialité. Mais c’est peut-être avec le public que la différence est la plus spectaculaire. Partager une connaissance en train de se constituer, débattre de partis de restauration dans les limites acceptées des conventions internationales : comment l’homme de la rue qui y est associé pourrait-il regretter le temps d’une pratique sacerdotale de la restauration ?
Appliquer les quatre règles pointées en introduction (Venise, Grenade, Nara, Ename) est aujourd’hui le moyen le plus immédiat de sortir de l’impasse dans laquelle les querelles de préséance et la myopie des institutions nous enferment. Puissions-nous simplement pouvoir continuer à le faire : de 2002 à 2005, l’effondrement des crédits affectés à la restauration oscille, suivant les points de vue ou les modes de calcul, de trente et à cinquante pour cent d’un budget qui n’a jamais été ni très important, ni très régulier [28]. L’importance de la présente crise va cette fois conduire, d’après les syndicats professionnels [29], près d’un tiers d’un salariat hautement qualifié sur le pavé en 2005.
N’est-il pas temps d’interpeller vivement nos gouvernants et leur rappeler ce à quoi ils se sont engagés en 1985, s’agissant de la sauvegarde du patrimoine architectural ? La Convention de Grenade, ratifiée par la France, prévoit en effet très clairement que les Etats européens s’engagent à :
– « faire de la conservation un élément majeur des politiques en matière de culture, d’environnement et d’aménagement du territoire » (article 10, § 1 et 3), alors que moins de 8% du microscopique budget du ministère de la culture est aujourd’hui consacré à la restauration du patrimoine monumental [30] ,
– « favoriser l’application et le développement, indispensables à l’avenir du patrimoine, des techniques et matériaux traditionnels » (article 10, § 5), donc à soutenir durablement la filière plutôt que la considérer comme une danseuse qu’on entretient ou pas suivant son humeur [31] .
La « diversité culturelle » qu’on revendique en haut lieu lorsqu’il s’agit de se protéger du cinéma américain ne concerne-t-elle donc pas la sauvegarde de l’église médiévale du village et les œuvres d’art qu’elle renferme ? Pourquoi dans ces conditions abandonner au marché, à la concurrence ou au clientélisme politique la réforme de l’institution patrimoniale ?
En 1830, quelques intellectuels éclairés, Guizot, Laborde, Vitet, Mérimée, ont pensé que seul l’Etat était capable de sauver ce qu’ils ont alors appelé du beau mot de « Monuments Historiques de la France ». En 2004, le ministre de la Culture considère, après son prédécesseur, que cette confiscation n’est plus légitime : l’ordonnance de février 2004 valant partie législative du nouveau code du Patrimoine, sera prochainement complétée pour entériner l’entier transfert de compétence aux propriétaires, au plus tard le 1er janvier 2008 [32]. N’est-il pas urgent que nous, Service des Monuments historiques, nous interrogions et l’interrogions non sur un projet politique qui nous a dépassé, mais sur ses conséquences ?
Propositions pour une refondation
Suppression d’une maîtrise d’ouvrage des travaux de restauration confiée à l’Etat, responsabilité de la conservation des immeubles, des objets et de leurs archives transférées au propriétaire : si les principes sont clairs et en eux-mêmes non condamnables, l’architecture institutionnelle du « contrôle scientifique et technique » exercé par l’autorité administrative reste à imaginer en totalité.
Dans la situation actuelle, c’est le Directeur régional des Affaires Culturelles qui autorisent les travaux, par délégation du Ministre. Dans les faits, le Conservateur Régional des Monuments Historiques, le plus souvent maintenant conservateur du Patrimoine. Etudes préliminaires et préalables, projets et exécution sont conduits sous son autorité par ses architectes, ABF et ACMH. Les contrôles s’effectuent au jour le jour au niveau des cellules travaux – marchés des Conservations, pour les autorisations, après avis des Inspections générales « architecte » et ou « historien de l’art ». Pour les cas difficiles, les dossiers sont arbitrés au niveau de la Commission supérieure des monuments historiques. Les différents décrets et circulaires ayant suivi la Réforme des Etudes et des Travaux de 1985 ont également prévu une commission régionale d’approbation des Etudes et des Projets, lieu de débat permettant « à l’autorité administrative » de recueillir également l’avis de l’Architecte des Bâtiments de France, de l’archéologie et de l’inventaire. Dans les faits, ces commissions n’existent malheureusement pas toujours. Lorsqu’elles existent, leur efficacité est réelle, à tous points de vue.
Ce système correspond au fonctionnement étatique partiellement déconcentré d’aujourd’hui. Pour les opérations de maîtrise d’ouvrage déléguée (lorsque les travaux sont « délégués » au propriétaire et subventionnés), les délais d’instruction et d’autorisation paraissent au mieux exorbitants au propriétaire ; et souvent les décisions sont-elles mal comprises, comme les spécifications qui accompagnent les avis. Dans les faits, il faut reconnaître qu’il n’existe guère de contrôle au moment des travaux, l’architecte étant le plus souvent complètement seul sur le chantier, à la merci des impératifs financiers et de délai de son « client », fut-il subventionné. Des exemples existent d’ailleurs qu’une exécution outrepassant l’autorisation ne signifie pas suppression de la subvention.
Débarrassé de ses prérogatives de maîtrise d’ouvrage, comment peut-on imaginer que l’Etat exerce ce « contrôle scientifique et technique » prévu par les textes ? La nouvelle architecture du Service doit impérativement profiter à la fois des potentialités du système actuel, de son histoire récente (la réforme des études et des travaux rapprochant le système français du droit européen) et des exemples de nos voisins européens de culture décentralisée.
La pierre angulaire du nouveau système de contrôle me semble devoir être une commission régionale d’approbation et de suivi. Celle-ci peut valablement s’inspirer à la fois des commissions d’approbation actuelle (strictement administratives) et des Commission Régionales du Patrimoine et des Sites, aujourd’hui limitées à un avis sur les projets de protection, dernièrement élargi aux recours sur les avis conformes des ABF. Leur composition est intéressante pour l’intégration de « personnalités compétentes » (historiens de l’art) et d’élus, tous personnages importants dans un élargissement démocratique et une légitimation des avis auprès des propriétaires publics et privés. Je propose donc une sorte de « CRPS travaux », qui proposerait un avis au DRAC, restant comme aujourd’hui « autorité administrative » compétente. L’instruction préalable des dossiers n’a pas à changer (cellule – travaux marchés, avis techniques et inspections existantes). Pas plus que les modalités d’appels ou d’évocation, au niveau de la Commission supérieure des Monuments historiques.
La réussite de semblable projet nécessite d’avoir une connaissance a priori du nombre de dossiers à instruire par région, pour que la commission ait immédiatement les moyens de fonctionner efficacement : il est important qu’elle asseye sa légitimité d’abord par sa réactivité. Autre condition de la réussite : une motivation explicite des avis. La référence aux conventions internationales rappelées en introduction est extrêmement efficace (et appréciée) si j’en crois une expérience alsacienne de plus de dix ans.
Le suivi de l’exécution des autorisations, le régime de sanctions et son application sont des enjeux importants de la réforme. Il faut y préparer les cellules travaux – marchés, y associer les Architectes des Bâtiments de France. Le plus difficile sera peut-être d’obtenir une jurisprudence favorable des tribunaux. L’exemple italien montre néanmoins que la chose n’est pas utopique.
La question introductive était : faut-il supprimer les Monuments historiques ? Bien comprendre d’où nous venons permet d’expliquer à la fois le malaise actuel, la brutalité récurrente des attaques et les réformes en cours. Le détour par les référents internationaux ou les exemples européens montre que si une suppression pure et simple est institutionnellement impensable (comme trop voyante), l’abandon par omission risque d’être, dans le contexte actuel, la voie choisie.
L’analyse lucide des ordonnances en cours de signature impose une véritable révolution culturelle du Service : vouloir continuer à contrôler en mettant nous-même en œuvre sera complètement caduque au plus tard le 1er janvier 2008. La décentralisation est un fait. Puissions-nous trouver parmi nous suffisamment de ressources et de maturité pour refonder une légitimité nouvelle du service.
Patrick Ponsot(*)
(mis en ligne le 20 décembre 2004)
(*) Architecte en chef des Monuments historiques ; dirige depuis 1994 les travaux de restauration et de conservation préventive aux châteaux de Blois et de Chambord.