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James Ensor

Bâle, Kunstmuseum, du 16 février au 25 mai 2014

1. James Ensor (1860-1949)
Les Poissardes mélancoliques, 1892
Huile sur toile - 100 x 80 cm
Martigny, Fondation Pierre Gianadda
ADAGP 2014
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Les poissardes, parfois, se laissent aller à la mélancolie. Alors elles abandonnent dans le vague leurs yeux de merlan frit, tout en chauffant leurs vieux os près d’un panier de braises élégamment placé sous leurs jupons. «Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle» se disent-elles ? Non, plutôt qu’à leur jeunesse, elles ont l’air de songer à leur écuelle vide, tandis que trois squelettes les observent par la fenêtre en brandissant un panneau « A mort ! Elles ont mangé trop de poisson » (ill. 1).

L’univers grotesque et satirique de James Ensor imprègne le Kunstmusuem Basel le temps d’une exposition qui réunit des œuvres venues pour la plupart du Musée royal des Beaux-Arts d’Anvers (fermé pour des travaux de rénovation jusqu’en 2017), complétées par des prêts de collections suisses, publiques et privées : quelque cinquante peintures et cinquante dessins sont déployés dans les salles, ainsi qu’un ensemble de gravures directement puisées dans les réserves du Kunstmuseum.

On retrouve beaucoup de toiles présentées dans la rétrospective qui s’était déroulée en 2009 et 2010 à New York et Paris. Le parcours diffère cependant, il est essentiellement chronologique, évoluant d’une Cabine de bain sur une plage un après-midi de juin 1876 aux Masques intrigués de 1930. Les paysages de bords de mer à Ostende – où Ensor résida et travailla toute sa vie – et les scènes d’intérieurs bourgeois feutrés, témoignent de ses débuts naturalistes, jusqu’au scandale de La Mangeuse d’huitres en 1882.
La section suivante met en valeur un changement radical de style, avec des œuvres visionnaires et mystiques dans lesquelles la lumière surgit et dématérialise les formes. «On m’a rangé à tort parmi les impressionnistes, faiseurs de plein air, attachés aux tons clairs. La forme de la lumière, les…

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