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Hyacinthe Rigaud ou le portrait soleil

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Château de Versailles, jusqu’au 13 juin 2021

La grande rétrospective que le château de Versailles consacre à Hyacinthe Rigaud (1659-1743) aura finalement moins d’un mois pour éblouir ses visiteurs et s’imposer comme l’évènement de l’année dans le domaine de la peinture ancienne. Les œuvres réunies - 143 numéros au catalogue - patientent depuis l’hiver dernier et il convient de saluer la persévérance des équipes du musée comme des différents prêteurs. Presque tous ces derniers ont joué le jeu et accepté les prolongations demandées, à l’exception notable d’un propriétaire privé, ce qui peut se comprendre, et du Musée Carnavalet, ce qui semble plus indélicat. Les visiteurs seront ainsi privés du Portrait d’Anne Neyret de La Ravoye, reparti au château de Terre-Neuve, mais aussi du Portrait de Jean de La Fontaine et de l’Étude de tête d’un jeune inconnu qui apportait un témoignage intéressant sur le processus de création de l’artiste, qui avait coutume de peindre ses visages sur de petites toiles indépendantes avant de les incruster dans de plus grands formats. On espère au moins que ces deux derniers tableaux feront partie de l’accrochage inaugural du Musée Carnavalet dont on attend avec impatience la réouverture après de très longues années de travaux.


1. Vue de l’exposition Hyacinthe Rigaud ou le portrait soleil au château de Versailles
Photo : Didier Saulnier
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2. Vue de l’exposition Hyacinthe Rigaud ou le portrait soleil au château de Versailles
Photo : Didier Saulnier
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L’absence de ces trois toiles ne nuit pas vraiment au parcours, parfaitement éblouissant, bien que desservi à nos yeux par la scénographie amphigourique confiée à Pier Luigi Pizzi et Massimo Pizzi Gasparon Contarini : sans être des aficionados du terrible white cube, que l’on espère définitivement passé de mode, il faut reconnaître que les damas fleurdelysés et les pilastres en faux porphyre ne constituent pas la plus éclatante réussite du célèbre décorateur, que l’on a connu bien mieux inspiré en ces lieux lors des récentes expositions Le roi est mort ou Versailles et l’antique (voir l’article). L’accrochage recèle de vraies réussites, en commençant déjà par rejeter vers la fin du parcours les trop célèbres portraits royaux auxquels le malheureux Rigaud est encore trop souvent réduit. L’exposition commence par une section réservée aux autoportraits, choix habile qui permet de juxtaposer la miniature - grâce à un prêt de la galerie Terrades - et le grand format auquel on associe bien plus volontiers l’art du portraitiste. Rigaud a le privilège de disposer de deux spécialistes officiels, Ariane James-Sarazin et Stephan Perreau, dont les travaux sont bien connus des amateurs de peinture française et ont souvent été évoqués dans La Tribune de l’Art. Si le dernier était l’un des commissaire de la rétrospective Jean Ranc de l’an dernier au Musée Fabre (voir l’article), c’est la première qui assure le commissariat scientifique de…

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