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Gallen-Kallela. Mythes et nature

Paris, Musée Jacquemart-André, du 11 mars au 25 juillet 2022

Les nuances colorées d’un saumon en état de putréfaction le subjuguaient. Gallen-Kallela était intarissable lorsqu’il s’agissait de décrire la « beauté divine  » de ce phénomène [1]. Et pourtant, ce sont les chairs frémissantes d’une femme se jetant à l’eau qu’il préféra peindre lorsqu’il choisit d’illustrer l’histoire de l’infortunée Aïdo, transformée en poisson pour échapper au désir d’un vieillard (ill. 1).
L’exposition que le Musée Jacquemart-André consacre à l’artiste finlandais se déroule, par un heureux hasard, en même temps que celle du Petit Palais dédiée à son compatriote Albert Edelfelt (article à venir), et que celle du château de Maisons qui rappelle un épisode oublié de son histoire survenu au cours de l’été 1882 : Wilhelm Tilman Grommé peintre, collectionneur, grand voyageur et dernier propriétaire privé des lieux, accueillit Adolf von Becker - maître de Gallen-Kallela - qui fut rejoint plus tard par Albert Edelfelt et Gunnar Berndtson.


1. Akseli Gallen-Kallela (1865-1931)
La Légende d’Aïno, 1888-1889
Huile sur toile - 210 x 371 cm
Helsinki, Banque de Finlande
Photo : bbsg
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Axel Waldemar Gallén, désireux d’affirmer son identité finnoise en prenant le nom d’Akseli Gallen-Kallela, n’est pas inconnu du public français, le Musée d’Orsay lui avait consacré une éblouissante rétrospective en 2012 (voir l’article). Dans ses espaces étriqués, Jacquemart-André ne pouvait évidemment pas rivaliser ; les commissaires n’ont d’ailleurs pas l’ambition d’évoquer l’œuvre du maître dans son intégralité, mais proposent d’étudier dans son art le lien entre l’homme et la nature, et plus précisément la nature finlandaise.

L’artiste séjourna trois fois à Paris entre 1884 et 1889, participant au Salon à partir de 1886. Il put compter sur la bienveillance de son aîné Albert Edelfelt qui l’aida de multiples manières. Il commença par s’engager sur la voie du naturalisme, marqué, comme tant d’autres, par les peintures de Jules Bastien-Lepage qu’il avait pu admirer dans une exposition posthume en 1885. Il retournait chaque été dans son pays natal et choisissait alors de peindre le milieu rural. « J’habite en effet dans une pauvre métairie forestière, chez de vrais paysans de souche […] Ici les types et les personnalités sont remarquables, et les sujets de manquent pas [2]. » En quête d’authenticité, il déclina donc les paysans dans leurs intérieurs ou bien au sein de cette nature dont dépendait leur subsistance. Sa palette était dominée par des tons verts et bruns, peut-être influencés par Gustave Courbet ; car le maître de Gallen-Kallela, Adolf von Becker avait été l’élève du peintre français dans les années 1860.


2. Akseli Gallen-Kallela (1865-1931)
Souffrance muette, 1889
Huile sur toile - 62 x 72,5 cm
Collection Ovaskainen
Photo : bbsg
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3. Akseli Gallen-Kallela (1865-1931)
Le Faune, 1904
Huile sur toile - 67 x 65 cm
Budapest, Musée des Beaux-Arts

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