Domaine national de Saint-Cloud : massacre pour une « promenade »

1. Alexandre Prosper Loaisel de Tréogate (1789-1849)
Atlas des Domaines de la Couronne
Plan général de Saint-Cloud sous le roi Louis-Philippe, 1842
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Le parc de Saint-Cloud, « présentant un lien exceptionnel avec l’histoire de la Nation », prendra bientôt rang parmi les Domaines Nationaux. Lorsque sa délimitation sera tranchée, il bénéficiera du régime protecteur défini par la loi du 7 juillet 2016 relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine. Le code du patrimoine précise désormais, à l’instigation de l’association Sites & Monuments, que les domaines nationaux « ont vocation à être conservés et restaurés par l’Etat dans le respect de leur caractère historique, artistique, paysager et écologique » et que « Les parties d’un domaine national qui appartiennent à l’Etat ou à l’un de ses établissements publics […] sont inconstructibles, à l’exception des bâtiments ou structures nécessaires à leur entretien ou à leur visite par le public ou s’inscrivant dans un projet de restitution architecturale, de création artistique ou de mise en valeur. », ce qui incitera au réemploi des bâtiments et équipements existants voir ici. On peut ainsi s’interroger sur la persistance de certaines pratiques faisant des domaines nationaux - aujourd’hui en cours de délimitation - de simples réserves foncières mises à contribution pour accueillir des infrastructures diverses. C’est le cas du domaine de Saint-Cloud, sommé de résoudre la question de l’encombrement automobile et de l’étroitesse des trottoirs au préjudice, précisément, de son caractère historique, artistique et écologique…

Un domaine et une manufacture nationaux

Acquis en 1577 par la reine Catherine de Médicis, puis offert à la famille de Gondi, le domaine de Saint-Cloud a été le cadre, en 1589, de l’assassinat du roi Henri III par le moine ligueur Clément. Vendu en 1654 par les Gondi à un intendant des Finances de Louis XIV, Barthélemy Hervart, il est acheté en 1658 par le roi, qui l’offre immédiatement à son frère, Philippe (1640-1701), titré duc d’Orléans en 1660.


2. Le domaine de Saint-Cloud vers 1782 avec son jardin fleuriste et la cristallerie Lambert, future Manufacture des cristaux et émaux de la Reine, début de l’histoire industrielle de la partie Sud-Est du parc.
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En 1782, le duc d’Orléans, futur Philippe-Egalité, concède à Philippe Charles Lambert un terrain à l’intérieur de son parc, à proximité du jardin fleuriste (pépinière) afin d’y fonder une cristallerie. C’est le début de l’histoire industrielle de cette partie du domaine, dont les limites, matérialises par un mur, se stabilisent (ill. 2). En 1785, Louis XVI rachète Saint-Cloud au duc d’Orléans pour l’affecter à la reine. La cristallerie, acquise avec le domaine, prend alors le nom de « Manufacture des cristaux et émaux de la Reine » avant d’être transférée en 1787 au Creusot, en Bourgogne.


3. Détail du plan général de Saint-Cloud dressé en 1842 et planche n°10 de l’Atlas montrant le « jardin fleuriste de Sèvres », clos de murs, avec indication de l’emprise de la manufacture de Sèvres édifiée après 1858.
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Après la Révolution, le domaine de Saint-Cloud intègre les différentes listes civiles des derniers monarques. Celle de Louis XVI, de Napoléon 1er, puis de Louis XVIII, de Charles X, de Louis-Philippe et enfin de Napoléon III, règne qui se terminera tragiquement pour le château, finalement détruit en 1892. Le domaine est ainsi précisément cartographié dans des Atlas des domaines de la Couronne établis au début de chaque règne. Les bâtiments de la cristallerie, tout comme le jardin fleuriste, figurent parmi ses dépendances, comme cela peut être constaté notamment sous le règne de Louis-Philippe (ill. 1 et 3).


4. La manufacture nationale de Sèvres en 1876. On remarque son inclusion au sein des limites du domaine de Saint-Cloud, matérialisées ici par la grille de Sèvres et ses pavillons (voir ill. 3)
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Au milieu du XIXe siècle, la manufacture de Sèvres, installée depuis 1756 dans un bâtiment tout proche, est à l’étroit et nécessite une modernisation de ses installations techniques. En 1858, il est ainsi décidé de transférer la manufacture impériale au sein du domaine impérial de Saint-Cloud, à cheval sur le Parc d’En Bas et le jardin fleuriste, site de l’ancienne cristallerie (ill. 4). Jacques Félix Alexandre Laudin (1810-1885), nommé architecte du palais de Meudon et de la manufacture de Sèvres en 1853, en dresse les plans dès 1858. Les travaux débutent en 1859, le gros œuvre est achevé en 1863 et les bâtiments inaugurés par le maréchal Mac-Mahon en 1876 (ill. 4). L’enceinte de la nouvelle manufacture se confond alors, au sud, avec celle du domaine national, les pavillons d’entrée reprenant d’ailleurs le modèle de ceux existant par ailleurs. L’habitude d’intégrer la manufacture au domaine perdure aujourd’hui dans certains plans (ill. 5).


5. Plan actuel du domaine national de Saint-Cloud (avant délimitation officielle) intégrant la manufacture nationale de Sèvres.
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6. Domaine de Saint-Cloud (CMN) et Manufacture nationale de Sèvres avant et après le projet de « promenade ». 7. Département des Hauts-de-Seine, Aménagement de la promenade des jardins le long de la D 910, demande d’autorisation de travaux sur site classé, janvier 2019.
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Le domaine et la manufacture ont été doublement classés au titre des sites par arrêté du 3 mars 1923 (voir ici http://carto.geo-ide.application.developpement-durable.gouv.fr/73/Nature_Paysage.map) et des monuments historiques par trois arrêtés des 15 mars 1993 (manufacture), du 8 décembre 1994 (école nationale de la céramique) et du 9 novembre 1994 (domaine national) voir ici. Le caractère unitaire ou simultané de ces dernières protections montre une volonté d’appréhender de façon globale toutes les composantes du domaine.

Une « Promenade » destructrice pour la nature et le patrimoine


7. Projet de modifications de la clôture du Domaine national de Saint-Cloud légendé. Département des Hauts-de-Seine, Aménagement de la promenade des jardins le long de la D 910, demande d’autorisation de travaux sur site classé, janvier 2019.
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6. Principales atteintes patrimoniales portées par le projet de « promenade » au domaine national de Saint-Cloud.
Vue Google Earth
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La Grande rue de Sèvres (D 910) disposant « d’un trottoir réduit, presque inexistant côté Manufacture, et peu large de l’autre côté », un projet de « promenade » de 350 m de long (ill. 6 et 7), situé à l’intérieur de la Manufacture Nationale, dans la commune de Sèvres, puis dans le jardin fleuriste du Domaine National, dépendant de la commune de Saint-Cloud, germa dans l’esprit de la « direction des mobilités » du département des Hauts-de-Seine voir ici. Il s’agissait en réalité d’un vieux projet, conçu en 2004 par le ministère de la Culture, que l’on espérait définitivement enterré. Si l’idée de traverser un domaine national pour se rendre plus commodément en ville n’est pas critiquable, les modalités de sa réalisation, inutilement destructrices (ill. 8), le sont.


9. Angle Nord-Est de la clôture de la manufacture nationale de Sèvres (maison du directeur) et du domaine national avec perspective sur la Grande Rue de Sèvres : 66 des arbres représentés seront abattus pour y établir l’entrée de la « promenade ».
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10. Repérage des 66 arbres à abattre pour l’établissement de la « promenade ». Département des Hauts-de-Seine, Aménagement de la promenade des jardins le long de la D 910, demande d’autorisation de travaux sur site classé, janvier 2019.
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La « promenade », dont le coût est chiffré à 9,7 millions, malmènera tout d’abord, au débouché du pont de Sèvres, les clôtures de la manufacture nationale de Sèvres entourant le « pavillon du directeur » (ill. 9). Elle détruirait ainsi une belle grille tournée vers la Seine et « réhausserait » le mur bahut de celle longeant la Grande Rue, afin de niveler les sols en vue d’un futur réaménagement routier. 66 arbres en pleine santé - comme le prouve l’étude phytosanitaire du projet (ill. 10) - seront abattus à cette occasion autour du pavillon du Directeur « pour des raisons d’aménagement (nivèlement, proximité d’ouvrage, etc.) » et un potager clos de murs, toujours en usage, serait artificialisé.


11. Projet de « Promenade des jardins » tel que présenté sur le site du département des Hauts-de-Seine. A gauche, grille d’origine rehaussée et remontée ; à droite, grille neuve établissant la nouvelle limite du Domaine national (et de la Manufacture)
Source : www.hauts-de-seine.fr
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12. Plus à l’Ouest, la « promenade », encadrée par les deux grilles, débouche sur un potager artificialisé pour l’occasion.
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57 arbres sont situés en site classé et 9 en site inscrit (à l’extérieur de l’emprise de la manufacture). Le rapport de l’inspection des sites du 22 février 2019 explique ainsi qu’« un bon nombre d’arbres va être abattu pour réaliser le projet. [et que] Cette perte sera compensée par la replantation d’un nombre équivalent de sujets arborés, et par celle de massifs arbustifs et de plates-bandes ». Une seconde grille, pastiche de la première, maintiendrait les « promeneurs » sur le droit chemin. Ces aménagements, agrémentés de magnolias (essence peu locale), tiennent plus esthétiquement de la promotion immobilière sévissant dans le département (ill. 11 et 12) que du riche passé du domaine national (voir ici).


13. Grille à pillatres, mur en moellons et pavillon de garde datant de la première campagne de construction de la Manufacture nationale (1858-1863) devant être détruits afin de constituer un « parvis ».
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14. Alexandre Laudin (1810-1885), grille à pilastres (1858-1863) devant être détruite pour établir un « parvis ».
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15. Alexandre Laudin (1810-1885), pavillon de garde (1858-1863) devant être détruit pour établir un « parvis ».
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Poursuivant sa route, la « promenade » détruirait, devant l’entrée des salariés de la manufacture (empruntée par les lecteurs de sa bibliothèque), une belle grille encadrée de pilastres (ill. 13 et 14), le mur en moellons réguliers de l’enceinte et un pavillon de garde à la noble facture (doté de bossages, de tables et d’une toiture à comble brisé à œils-de-bœuf (ill. 15). Cette clôture et ses accessoires ont été très probablement édifiés sous le Second Empire sur les plans d’Alexandre Laudin. Les bossages du pavillon répondent d’ailleurs à ceux des bâtiments de la manufacture (ill. 15), l’enceinte conférant une unité à des constructions édifiés à diverses époques, notamment dans les années 1930 (ill. 16).


16. Vue du goulet d’étranglement formé entre la cour anglaise et le pavillon de garde, gênant l’établissement de la « promenade » et raison principale du projet de démolition.
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17. Parvis créé à l’emplacement de l’ancienne clôture avec évocation, au sol, de l’emprise du pavillon de garde.
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La volonté du département est ici de créer un « parvis » (ill. 17). Ce vide viendrait malheureusement rompre la continuité de l’enceinte de la manufacture et du Domaine National, le pavillon à détruire étant d’ailleurs un écho de celui du Mail (ill. 18), entrée du domaine située plus haut dans la Grande Rue. Le paysagiste en charge du projet précisait, lors de la CDNPS du 14 mars 2019, que « les murs ne seront que partiellement rasés, uniquement sur le tronçon du parvis afin d’avoir une vue sur les bâtiments de Roux-Spitz » ! Le grand architecte des années 30 n’était pourtant pas à son meilleur sur cette face du bâtiment de l’École Nationale Supérieure de la Céramique (ill. 15).


18. Pavillon du Mail et mur du domaine de Saint-Cloud qui serait partiellement remplacé par une grille (trait rouge) livrant les usagers de la « promenade » au bruit de la D 910.
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Mais le pavillon de garde d’Alexandre Laudin a semble-t-il surtout été condamné afin d’éviter un important rétrécissement de la « promenade » à son niveau, une disgracieuse « cour anglaise » ayant été aménagée à quelques mètres de là (ill. 16). Le projet précise d’ailleurs : « Conservation de la cour anglaise y compris système de protection anti-intrusion et ventilation. Création d’une banquette en béton le long du muret ». N’était-il pas préférable, au contraire, de remanier cette cour décaissée ? À un fonctionnaire qui s’étonnait lors de la CDNPS du 14 mars 2019 de cette volonté de destruction, l’ABF répondit lapidairement : « ce projet de démolition d’un petit bâtiment XIXème siècle a été longuement débattu et sa réimplantation avait été envisagée. L’inspection générale des monuments historiques s’est prononcée par écrit en faveur de la démolition ».


19. Portail de Michel Roux-Spitz (1888-1957) pour l’Ecole Nationale Supérieure de la Céramique (1930) devant être « déplacé » afin de réaliser un « parvis ». Les grilles ont aujourd’hui été enlevées.
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20. Portail du jardin fleuriste avant et en cours de « déplacement » (photo prise le 11 juin 2020). Il s’agit de permettre l’accès des automobiles à une aire de stationnement.
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Les auteurs de la promenade, afin de faire bonne mesure, se prévalent dans leur étude de l’existence « de nombreuses coulures et croutes noires [en] maculant les parements », de « fissures et joints élargis » fragilisant l’ensemble, d’une « couverture dans un état médiocre » et, last but not least, d’« un diagnostic plomb [ayant] révélé la présence de peinture au plomb sur les menuiseries extérieures en métal », « celui de l’amiante […] révélant la présence d’amiante [dans des] conduits en amiante-ciment, joints, etc. ».
L’examen du pavillon montre pourtant qu’il est parfaitement restaurable, surtout avec les moyens du département le plus riche de France. Pris d’un remords, les architectes prévoient cependant d’évoquer sa présence et celle du mur détruit par un « marquage au sol » que représente l’aquarelle du projet (ill. 17). L’étroitesse du passage entre ce marquage et la cour anglaise (encore accentuée par la création d’une « banquette ») peut y être observée.


21. Pilastres d’un ancien portail du jardin fleuriste. Il est en cours de « déplacement » plus à l’Ouest, avec la porte qui lui est associée. Son mur serait partiellement remplacé par une grille (trait rouge).
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Sur le même tronçon de mur, correspondant au futur parvis, un beau portail Art Déco (ill. 19) conçu par l’architecte Michel Roux-Spitz (1888-1957) pour l’Ecole Nationale Supérieure de la Céramique (1930), serait « déplacé » (dans quelles conditions ?), comme deux beaux pilastres, desservant autrefois le jardin fleuriste. Ce démontage, en partie réalisé (ill. 20), est l’équivalent d’une démolition compte tenu de leur fragilité (le pilastre subsistant est étayé).


22. Représentation du mur du domaine national ouvert sur une partie de sa longueur (à droite en rouge) et de la grille créée (à gauche), formant la nouvelle limite du domaine de Saint-Cloud.
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Plus loin, le mur d’enceinte en meulière du domaine serait ouvert afin d’y ménager une large grille laissant voir les serres du jardin du fleuriste et le Domaine (ill. 18, 21 et 22). Or, un mur n’a pas la même signification qu’une grille, réservée aux parties les plus prestigieuses. On peut aussi s’interroger sur la nécessité d’exposer au bruit et à la pollution de la D 910 les usagers de la nouvelle « promenade »… La grille neuve, accolée à l’ancienne enceinte, formera la nouvelle limite du domaine. Elle sera constituée d’un « mur de soutènement en béton finition béton matricé » et dotée d’une « clôture en bois et métal » de 2,40 m de haut (ill. 22) empêchant de voir le mur historique depuis le parc. Le fait que ce mur ait été repris à diverses époques, notamment après les bombardements de la seconde Guerre Mondiale, n’enlève rien à son intérêt. Le pavillon de la porte du Mail serait enfin entouré d’aménagements peu pittoresques (« grille métallique avec portillon », « garde-corps métallique », etc).


23. Deux itinéraires possibles depuis la station de tram de Sèvres vers la porte du Mail : en jaune, projet destructeur du département des Hauts-de-Seine ; en bleu, itinéraire aujourd’hui possible dans le domaine national. En rouge, limite historique du domaine de Saint-Cloud.
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La création de ce dédale de grilles est d’autant plus contestable qu’il existe une possibilité de contourner la manufacture nationale par le nord, trajet à peine plus long permettant de profiter d’une véritable promenade débouchant également sur la porte du Mail (ill. 23). On peut s’étonner qu’un projet si destructeur pour la nature et le patrimoine, dans un domaine classé au titre des sites et des monuments historiques, ait pu revoir toutes les autorisations nécessaires de la part du ministère de la Culture (ill. 24), pourtant ici tout puissant (comme tutelle des établissements publics concernés et des monuments historiques) et accessoirement de celui chargé de l’Environnement (ill. 25). Il suffisait en réalité de demander l’autorisation et de payer, ce que fit le département des Hauts-de-Seine. Le Canard enchaîné du 3 juin 2020 révèle en outre que ce même département « a accepté de verser au Musée national de céramique de Sèvres une aide à sa programmation culturelle de 500 000 euros pour les deux prochaines années »…
Le problème n’est finalement pas tant la protection, décidée au ministère et généralement pertinente, que les autorisations déconcentrées au niveau du préfet de Région (DRAC), qui ne sait pas dire non et se contente souvent d’aménager des projets qui devraient être repoussés. Les dossiers de la Grande Roue, de l’Opéra de Paris ou, dernièrement, de la Pagode voir ici le démontrent suffisamment.


24. Autorisation de la DRAC d’Ile-de-France délivrée le 14 janvier 2020.
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25. Autorisation du ministère de la Transition écologique et solidaire du 12 juin 2019.
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Devant les protestations naissantes, relayées par le Canard enchaîné du 3 juin, la municipalité de Sèvres a demandé, le même jour, dans un vœu soutenu par la majorité municipale, « au conseil départemental des Hauts-de-Seine de reporter le début des travaux, notamment afin de respecter la période de reproduction et de nidification des oiseaux », tout en réaffirmant « son soutien au projet départemental de création d’un cheminement piéton protégé […] dans la propriété du domaine national de Saint-Cloud et de Sèvres-Cité de la Céramique ». Ce qui ne résout évidemment ni la question de la coupe des arbres, ni celle de la conservation de l’enceinte et de son pavillon…

Seul point positif dans ce naufrage patrimonial, le ministère de la Culture, tout en autorisant le projet, a refusé le 5 novembre 2018 de conclure une « convention de superposition d’affectation au bénéfice de la ville de Sèvres », préférant l’attribution d’une autorisation d’occupation temporaire (AOT), ce choix étant « motivé par la volonté de l’État de préserver l’unité [administrative] du domaine national de Saint-Cloud ». Si cette position de principe est louable, les destructions seraient, elles, irréversibles. Une protection fondée sur le régime spécifique des Domaines Nationaux - qui cadre leur usage - sera évidemment plus difficile à contourner, mais la question de leur délimitation reste entière...


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