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Cabinets de curiosités

Landerneau, Fonds Hélène et Edouard Leclerc pour la Culture, du 23 juin au 3 novembre 2019

Andy Warhol avait un jour prédit que tous les musées deviendraient des grands magasins et que tous les grands magasins deviendraient des musées : ce n’est donc pas illogique de voir le site du premier supermarché Leclerc, dans l’ancien couvent des Capucins de la ville bretonne de Landerneau, transformé en vaste musée éphémère le temps d’une exposition. Saisis à la Révolution, les bâtiments connurent ensuite un destin industriel parachevé par Edouard Leclerc dans les années 1960, l’ancienne chapelle servant dès lors de réserve pour le magasin installé juste en face. Lors du déménagement du supermarché - devenu exigu - au nord de Landerneau en 1986, la chapelle fit l’objet d’une restauration puis accueillit la collection d’art sacré réunie par Hélène et Edouard Leclerc, où l’on trouve un très grand nombre de sculptures d’époques et de provenances diverses. Dans le catalogue, un très beau texte de feue Hélène Leclerc, disparue au cours de l’été, raconte comment cet espace (ill. 1 et 2) a été aménagé puis a grandi à la manière d’un jardin secret : la chapelle n’est généralement pas ouverte au public, sauf à l’occasion de cette exposition, tant elle entrait en résonance avec son propos et en constituait un prélude naturel.


1. Vue de l’ancienne chapelle du couvent des Capucins de Landerneau
Photo : FHEL/N. Savale
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2. Vue de l’ancienne chapelle du couvent des Capucins de Landerneau
Photo : FHEL/N. Savale
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C’est une rupture considérable avec le précédent programme culturel du lieu : le FHEL avait jusqu’ici plutôt proposé de grandes expositions monographiques dédiées à quelques figures majeures de l’art du XXe siècle : citons pêle-mêle Miro, Chagall, Picasso ou plus récemment Mitchell-Riopelle. Michel-Edouard Leclerc s’est tourné cette fois-ci vers le facétieux Laurent Le Bon, actuel directeur du Musée Picasso, afin d’apporter un regard contemporain sur le cabinet de curiosité. Les organisateurs de l’exposition [1] le précisent d’emblée : il ne s’agit pas ici d’une rétrospective sur l’histoire des cabinets de curiosités, qui ne saurait rivaliser avec la manifestation récemment proposée à Poitiers, accompagnée d’un remarquable ouvrage qui devrait faire référence pendant de longues années. Comme un clin d’œil, on remarque cependant un parti pris identique dans le catalogue de l’exposition de Landerneau, qui reprend le principe des «cabinets de lecture» du catalogue de Poitiers que venaient déjà ponctuer un ensemble de textes formant anthologie. Tout cela s’explique aisément : une partie des acteurs de l’exposition de 2013, fédérée grâce à l’excellent site Curiositas, a également été associée au projet. Les «pages roses» du catalogue, où divers textes sont réunis en ensembles thématiques, sont ainsi dues à deux professeurs de l’université de Poitiers.


3. Plan de l’exposition Cabinets de curiosités conçu par Jasmin Oezcebi
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