Contenu abonnés

L’Âge d’or de la peinture anglaise, de Reynolds à Turner

Paris, Musée du Luxembourg du 11 septembre 2019 au 16 février 2020

Leur rivalité passionnait déjà le public de l’époque, Reynolds et Gainsborough se toisent aujourd’hui au Musée du Luxembourg. Une confrontation merveilleusement incarnée par deux femmes dans un parc. Ce sont les ressemblances de ces portraits monumentaux qui sautent d’abord aux yeux, renforcées par une référence commune à l’art du grand Van Dyck (ill. 1 et 2 ).


1. Joshua Reynolds (1723-1792)
Lady Bampfylde, vers 1776-1778
Huile sur toile - 238,1 x 148 cm
Londres, Tate Britain
Photo : Tate, London, 2019
Voir l´image dans sa page
2. Thomas Gainsborough (1727-1788)
Lady Bate-Dudley, vers 1787
Huile sur toile - 221 × 184,5 cm
Collection particulière, en dépôt à la Tate Britain depuis 1989
Photo : Tate, London, 2019
Voir l´image dans sa page

Mais Lady Bampfylde est vêtue d’une ample tunique intemporelle, et adopte la pose de la Vénus Médicis, tandis que Lady Bate-Dudley est habillée à la dernière mode, et la manière qu’elle a de se tenir accoudée avec nonchalance lui donne un (faux) air naturel. La première est peinte avec des empâtements, la seconde, brossée avec fluidité.
Reynolds flatte ses sujets dans des portraits savants, fourmillant de références littéraires, antiques, mythologiques. Gainsborough les ancre dans la réalité de leur temps et cherche à saisir leurs traits de caractère, comme en témoigne aussi le portrait de John Needham. Le rapport qu’entretinrent les deux maîtres avec la Royal Academy renforce leur opposition : ils en furent membres fondateurs l’un et l’autre mais Reynolds en devint le premier président et chercha dans ses conférences - les fameux Discourses - à définir le « grand style », alors que Gainsborough prit ses distances avec l’institution.

Cette exposition, qui présente un florilège d’œuvres exclusivement issues de la Tate Britain, tente de donner un aperçu de la production picturale en Grande Bretagne sous le règne de George III, c’est-à-dire entre 1760 et 1820. Mais elle peine un peu, parfois, à démontrer que cette période fut l’âge d’or de la peinture anglaise. La partie consacrée à l’iconographie coloniale et à l’empire britannique, par exemple, rassemble peu de peintures éblouissantes et n’était peut-être pas nécessaire s’il s’agit bien de montrer le meilleur.
Le choix de limiter cette exposition à soixante-huit œuvres issues d’un seul musée - certes l’un des plus riches en la matière –, et le déploiement de celles-ci dans l’espace relativement restreint du Palais du Luxembourg, ont forcément entraîné quelques lacunes. Premier absent : George III lui-même, dont aucun portrait ne trône dans le parcours ; ceux que peignirent Allan Ramsay, Benjamin West, Thomas Lawrence ou encore William Beechey ne sont pas conservés à la Tate Britain. Certains artistes aussi sont délaissés, parmi lesquels William Blake, qui n’est pourtant pas le moins important de l’école britannique. L’exposition que lui consacre actuellement la Tate Britain et qui fera bientôt…

Pour avoir accès à ce contenu, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement. Si vous souhaitez tester l’abonnement, vous pouvez vous abonner pour un mois (à 8 €) et si cela ne vous convient pas, nous demander par un simple mail de vous désabonner (au moins dix jours avant le prélèvement suivant).

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous à l’aide de ce formulaire.

Vos commentaires

Afin de pouvoir débattre des article et lire les contributions des autres abonnés, vous devez vous abonner à La Tribune de l’Art. Les avantages et les conditions de cet abonnement, qui vous permettra par ailleurs de soutenir La Tribune de l’Art, sont décrits sur la page d’abonnement.

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous.