André Metthey : la quête du feu et de la couleur

Si le nom d’André Metthey parle surtout aux amateurs de céramique, qui ne manqueront pas l’ambitieuse rétrospective beauvaisienne, ses créations furent récemment à l’honneur dans les plus grands musées parisiens. On pouvait en effet admirer quelques-une de ses œuvres au Petit Palais lors de l’exposition Édition limitée : Vollard, Petiet et l’estampe de maîtres (voir l’article) ou bien à la Fondation Louis Vuitton, où était reconstitué le salon de musique de la résidence moscovite d’Ivan Morozov. Une vitrine remplie d’objets d’André Metthey (ill. 1) venait également animer la dernière salle de l’exposition Signac collectionneur (voir l’article) et ne pouvait que donner envie aux néophytes d’en savoir plus sur ce sculpteur céramiste.

1. La vitrine dédiée aux céramiques d’André Metthey dans l’exposition Signac collectionneur
Photo : Sophie Crépy

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Les amateurs le savent : le musée de Beauvais possède l’un des plus intéressants ensembles de céramiques du pays, qui mériterait un redéploiement à la hauteur de sa richesse. Trois ans après l’exposition Trésors céramiques (voir l’article) qui mettait en valeur l’exceptionnelle collection de pièces du Beauvaisis rassemblée dans l’ancien palais épiscopal, le musée s’est associé à la famille d’André Metthey ainsi qu’à Adélaïde Lacotte - doctorante en histoire de l’art qui prépare une thèse sur l’artiste - afin de proposer une rétrospective assortie d’une première monographie publiée aux Éditions Liénart. Dans l’un de ses essais, Léa Jaurégui rappelle que «la virtuosité d’André Metthey fut longtemps minorée par les noms de ses célèbres collaborateurs» qui n’étaient autres que Denis, Maillol, Derain, Matisse ou Renoir.

2. André Metthey (1871-1920)
Chouette
Grès - 25,5 x 24 x 14 cm
Collection particulière
Photo : Alain Beulé

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3. Denys Puech (1852-1954) et André Metthey (1871-1920)
Couple, le baiser, vers 1903-1906
Grès - 17,5 x 14 x 12,5 cm
Collection particulière
Photo : Alain Beulé

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Si Metthey fut l’un des pionniers de la «céramique d’artiste», sa carrière commença avec le grès et se poursuivit avec la faïence stannifère, qu’il abandonna au profit de la terre vernissée. Le jeune sculpteur bourguignon, qui étudia à l’École des beaux-arts de Dijon puis à celle des arts décoratifs de Paris, s’essaya d’abord au grès mais ses premières années furent difficiles. Manquant de connaissances techniques, Metthey tâtonna et mit longtemps à maîtriser son four et la cuisson de ses pièces. Travaillant jour et nuit, il contracta la tuberculose qui interrompit souvent sa carrière et finit par l’emporter à 49 ans au printemps 1920. Sculpteur ornemaniste chez Pleyel le jour et œuvrant à ses céramiques la nuit, il finit par connaître le succès au début du XXe siècle, après s’être installé à Asnières-sur-Seine. Le grès était alors à son apogée et Metthey imaginait vases, bouteilles et…