Abbaye Saint-Vaast d’Arras : la DRAC participe au choix du maître d’œuvre !

Vue aérienne de l’abbaye Saint-Vaast tiré du petit film de propagande que l’on trouve sur le site du projet
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Le processus de désignation du maître d’œuvre des travaux de l’abbaye Saint-Vaast se poursuit, comme si de rien n’était, et avec la complicité active de la Direction régionale des Hauts-de-France. Les candidats (architectes du patrimoine, et architectes en chef des monuments historiques) ont en effet tous été auditionnés une première fois il y a quelques semaines, en présence notamment d’un représentant de la DRAC Hauts-de-France et de l’architecte des bâtiments de France. Le ministère de la Culture, d’une certaine manière, légitime donc un projet qui prévoit de transformer une partie d’un musée en hôtel, en entraînant la couverture d’une cour sans aucune raison patrimoniale, bien au contraire.

Nous avons interrogé jeudi la DRAC pour les interroger sur cette curieuse participation, mais celle-ci n’a pas encore trouvé le temps de nous répondre. Nous avons également demandé à la ville quels étaient les candidats, qui avait été retenu pour le deuxième tour, qui était membre du jury et quand le choix définitif sera acté. Celle-ci nous a répondu… qu’elle ne pouvait pas nous répondre : « la procédure est actuellement en cours, il n’est donc pas possible de répondre à vos questions. » Pourtant, au moins sur la dernière question, la solution se trouve sur le site consacré au projet : le résultat sera connu le 14 décembre prochain.

Malgré cette évidente mauvaise volonté de la DRAC et de la ville pour répondre à nos questions, nous pouvons fournir une information amusante : l’une des premières questions posées aux candidats, est de savoir ce qu’ils pensent des articles que nous avons publié sur La Tribune de l’Art à propos de ce projet. Nous avouons être très flatté de cet intérêt. Malheureusement, il est peu probable que les équipes ayant répondu qu’elles trouvaient ceux-ci très pertinents aient des chances d’être retenues !

Plus sérieusement, que le ministère de la Culture laisse toute cette affaire suivre son cours sans intervenir pour y mettre le holà montre une nouvelle fois la déliquescence de cette administration dans son rôle de protection du patrimoine. Espérons que le nouveau directeur régional, Hilaire Multon, récemment nommé et dont on ne peut questionner l’intérêt pour la défense du patrimoine, vienne rapidement nous démentir. Nous continuerons bien entendu à informer nos lecteurs des prochaines étapes de ce qui pourrait être un des plus grands scandales patrimoniaux de ces prochaines années.

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