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Victor Prouvé, le maître de l’Art nouveau à Issy

Issy-les-Moulineaux, Musée Français de la carte à jouer, du 11 mai au 14 août 2022.

Artiste aux talents multiples, Victor Prouvé reste insuffisamment connu du public. Après les rétrospectives de 1947 et 1958 à Nancy, l’exposition organisée en 2008, toujours dans la métropole lorraine mais au sein de plusieurs musées, a permis d’approfondir bien des aspects de son activité, et en particulier sa contribution à l’Art nouveau. La richesse de ses intérêts et de ses collaborations permet cependant d’autres approches. Ainsi, le Musée Français de la carte à jouer évoque-t-il dans l’exposition qu’il consacre au maître plusieurs aspects de son œuvre mais s’attache surtout à son travail de grand décorateur. On doit en effet au peintre plusieurs belles réalisations dans ce domaine dont celle qui orne l’escalier de l’Hôtel de ville d’Issy-les-Moulineaux et à laquelle une restauration récente a redonné toute sa splendeur. Il faut se réjouir du fait que cette commune rende hommage à Prouvé à la faveur d’un patrimoine conservé et entretenu de manière aussi exemplaire. Les décors de la IIIe république forment un extraordinaire « musée vivant » dans toute la France et si certaines municipalités s’en soucient (la ville de Courbevoie entreprendra par exemple bientôt la restauration de la salle des mariages de sa mairie décorée par Alexandre Séon), d’autres n’ont pas les mêmes priorités… À Issy, les moyens mis en œuvre et le chantier ont été irréprochables comme en atteste une passionnante vidéo projetée dans une des salles de l’exposition.


1. Émile Gallé d’après un décor de Victor Prouvé
Vase d’accueil Pitié ou Charité, vers 1899-1900
Vase balustre sur piédouche, verre multicouche gravé à la roue, H.27,8 cm
Monaco, collection Robert Zehil
Photo : Robert Zehil Gallery.
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Peintre, sculpteur, graveur, dessinateur, Victor Prouvé œuvre dans tous les domaines et participe à l’effervescence qui agite les arts décoratifs au tournant du siècle. Né en 1858 à Nancy, il étudie dans sa ville puis à l’École des Beaux-Arts de Paris dans la classe d’Alexandre Cabanel de 1878 à 1882. Si ce passage obligé dans l’atelier d’un maître académique caractérise nombre de parcours artistiques de l’époque, il ne doit en rien être sous-estimé. Il est probable que la maîtrise du dessin de Prouvé doive beaucoup à cet enseignement et à Cabanel, magnifique artiste, en particulier. Mais l’implication du jeune homme dans les milieux les plus novateurs de la fin de siècle est rapide. Son premier envoi au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts (1882) est un portrait de l’épouse d’Émile Gallé et de ses filles. De fait, l’artiste connaît le verrier depuis des années puisqu’il collabore déjà avec lui en 1874 ; il dessine alors des motifs d’animaux pour des services de table. En 1892, Prouvé réalise le portrait de Gallé lui-même, en plein travail, dans une mise en scène qui idéalise le créateur au geste véhément et au regard halluciné. Le ton est donné.


2. Victor Prouvé
Maternité ou Baiser après le bain, 1902

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