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Une monographie et une exposition sur Alfred Janniot

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Saint-Quentin, Musée des Beaux-Arts Antoine Lécuyer, du 1er avril au 20 novembre 2022

1. Couverture de l’ouvrage Alfred Janniot Monumental
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Prisé des amateurs, célébrissime chez les spécialistes, Alfred Janniot reste globalement peu connu alors que ses réalisations les plus spectaculaires émaillent l’espace public parisien, des extraordinaires reliefs ornant la façade de l’ancien «musée permanent des colonies» - l’actuel Palais de la Porte dorée - aux sculptures du Palais des musées d’art moderne, aujourd’hui connu sous le nom de Palais de Tokyo. Dans sa préface au fort beau livre (ill. 1) publié voici quelques mois aux Éditions Norma, Anne Demeurisse - ayant-droit du sculpteur - cite le regretté Bruno Foucart, pour qui les reliefs de Janniot «couvrent les murs avec l’ardeur des plantes grimpantes dans une luxuriance tropicale». Magnifiquement illustrées dans cet ouvrage, les gigantesques compositions du sculpteur pour l’édifice d’Albert Laprade constituent certes le chef-d’œuvre d’Alfred Janniot, mais on redécouvre également quelques réalisations plus discrètes comme le bas-relief de la Bourse du Travail de Bordeaux, la figure allégorique ornant le tombeau de Jacques Émile Ruhlmann ou encore la mythique Villa Greystones de Michel Roux-Spitz à Dinard, appartenant aujourd’hui à François Pinault. Deux passionnants essais de Claire Maingon, historienne de l’art qui avait publié en 2007 dans La Tribune de l’Art un vibrant plaidoyer qui reste hélas d’actualité, reviennent sur la carrière de Janniot et sur l’histoire de la sculpture d’architecture à laquelle restera pour toujours attaché son nom. «Travailler pour les murs, c’est l’expression la plus noble de l’art», disait-il, s’inscrivant dans une longue tradition grâce à ses nombreuses relations avec les architectes étudiés par Emmanuel Bréon, de Louis Hippolyte Boileau à Albert Laprade sans oublier Jean Niermans ou Wallace Harrison, grâce à qui Janniot traversa l’Atlantique.

2. Alfred Janniot (1889-1969)
Élégance, vers 1933
Plâtre patiné - 253 x 118 x 28 cm
Paris, galerie Martin du Louvre
Photo : Musée Antoine Lécuyer
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L’architecte américain, qui avait fait ses classes à l’École des beaux-arts de Paris, fit appel au sculpteur pour décorer la porte monumentale de la Maison française du Rockefeller Center de New York. Ouvrant sur la 5ème avenue, La Liberté gauloise domine La Rencontre des continents américain et européen tandis que trois élégantes allégories féminines - La Poésie, La Beauté et L’Élégance - occupent le registre inférieur. Jusqu’à la semaine dernière, le modèle en plâtre de cette dernière figure trônait dans la rotonde du Musée des Beaux-Arts Antoine Lécuyer de Saint-Quentin, qui accueille une petite exposition intitulée Alfred Janniot (1889-1969). De l’atelier au monumental. Construite à partir des prêts d’Anne Demeurisse, ayant-droit du sculpteur, celle-ci reste passionnante malgré le départ de cette pièce importante et ce pour une bonne raison cependant puisqu’elle a…

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