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Un palais pour l’Empereur : Napoléon Ier à Fontainebleau

Fontainebleau, Musée national du château, du 14 septembre 2021 au 3 janvier 2022

1. Vue de l’exposition Un palais pour l’Empereur : Napoléon Ier à Fontainebleau avec le portrait de Robert Lefèvre
Photo : Serge Reby
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Avouons-le d’emblée : ce n’est pas sans traîner les pieds que nous nous sommes rendus à Fontainebleau pour une énième exposition napoléonienne alors que le château avait accueilli il y a deux ans le volet français de La Maison de l’Empereur après sa tournée américaine (voir l’article). L’année fut marquée par une pléiade de manifestations napoléoniennes plus ou moins réussies et Fontainebleau avait déjà réalisé un coup d’éclat il y a quelques mois en annonçant l’arrivée dans ses collections de la seconde version du Portrait de Napoléon Ier dans son cabinet de travail par Jacques Louis David et de l’écritoire dite de l’Abdication (voir la brève du 18/6/21). Le parcours ne commence pas de la manière la plus heureuse qui soit : le visiteur découvre ainsi un portrait - somme toute assez peu réussi - de l’Empereur en costume de sacre peint par Robert Lefèvre en 1809 qui trône habituellement à l’hôtel de Salm, dans le bureau du grand chancelier de la Légion d’honneur (ill. 1). Dans le catalogue, un texte de Jean-Pierre Samoyault explique cependant son importance : en 1808, Robert Lefèvre avait reçu la commande d’un portrait destiné à la Salle du Trône tout juste aménagée dans l’ancienne chambre du roi. Les aléas de l’Histoire avaient conduit ce tableau jusqu’à Londres, où il était en vedette dans le célèbre musée de Madame Tussaud et où il disparut lors d’un incendie en 1925 ! Il en existait plusieurs versions et c’est l’une de celles-ci qu’on admire aujourd’hui : acquise en vente publique à Versailles par le célèbre collectionneur Paul-Louis Weiller (1893-1993), elle fut offerte au général Catroux (1877-1969), grand chancelier de la Légion d’honneur depuis 1954, qui l’offrit à son tour à l’institution où elle est encore aujourd’hui conservée mais très rarement visible en dehors des Journées du Patrimoine.

Le parcours se poursuit de façon quelque peu fastidieuse par une salle entièrement dédiée aux dessins, cartes et plans destinés à rappeler les importants projets napoléoniens pour l’ancienne résidence automnale des rois de France. La question de l’architecture et la restauration menée par Percier et Fontaine est également très bien étudiée dans le catalogue, où Vincent Droguet rappelle avec tact combien le Premier Empire ne fut au fond qu’un régime éphémère dans la longue histoire de la « maison des siècles », selon l’expression de l’Empereur qui déclara son attachement vibrant pour cette demeure : « Peut-être n’était-ce pas un palais d’architecte, mais bien assurément un lieu bien calculé et parfaitement convenable. C’était ce qu’il y avait sans doute de plus commode, de plus heureusement situé en Europe ».

2. Pierre François Léonard Fontaine (1762-1853)
Entrée du château de Fontainebleau, début du XIXe siècle
Aquarelle sur traits de crayon noir et…

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