Un Christ de l’atelier de Dirck Bouts pour le musée de Louvain

Atelier de Dirk Bouts (vers 1415-1475)
Le Christ couronné d’épines
Huile et or sur bois - 36,5 x 26,7 cm
Louvain, Musée M
Photo : Musée M
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9/10/19 - Acquisition - Louvain, Musée M. - Dirck Bouts conçut un diptyque de dévotion privée présentant d’un côté la Vierge de douleur, de l’autre le Christ couronné d’épines. Ces deux compositions rencontrèrent un tel succès qu’elles furent répétées, non seulement par l’atelier du maître, mais aussi par son fils, Albrecht Bouts, et par ses suiveurs, si bien qu’il est difficile aujourd’hui d’attribuer les nombreux tableaux qui circulent.
Le Musée M de Louvain a récemment acheté, dans une vente de Christie’s à New York, le 29 octobre 2019, une très belle version du Christ, adjugée 175 000 dollars. L’étude du panneau - notamment la dendrochronologie - permet de le dater vers 1470, tandis que sa qualité - le traitement des carnations, le dessin sous-jacent - suggère qu’il a été peint dans l’atelier du maître.
Le front en sang et les yeux rouges, Jésus faisait face à sa mère en larmes. Cet ensemble répondait aux nouvelles aspirations de la Devotio moderna qui se développa d’abord aux Pays-Bas : la piété devenait une affaire personnelle, les tableaux de petites dimensions à usage privé se multiplièrent, privilégiant le thème de la Passion, le fidèle était alors invité à méditer sur les souffrance du Christ.
D’autres versions de cette composition sont conservées notamment à la National Gallery de Londres, au Louvre, ou encore au Musée national d’histoire et d’art à Luxembourg qui conserve en dépôt depuis 2009 un diptyque du Christ et de la Vierge attribué à Albrecht Bouts, et qui a organisé une exposition autour de cet ensemble en 2017, « Sang & Larmes Albrecht Bouts et les Images de la Passion ».

Cette nouvelle acquisition devrait rejoindre les cimaises bien vides du Musée M (voir l’article) qui prévoit d’ailleurs de consacrer en 2023 une rétrospective à Dirk Bouts. Né à Harlem, le peintre s’installa à Louvain vers 1448 et y vécut jusqu’à sa mort. Deux de ses chefs-d’oeuvre, la Cène et le Martyre de saint Érasme sont conservés dans la collégiale Saint-Pierre.

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