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Le Louvre invente le musée gruyère
de raccrocher certaines salles, de faire en sorte qu’il n’y ait pas de trous. »
Henri Loyrette
On se rappelle de la phrase en exergue, prononcée par le président du Louvre dans une interview au Figaro. Nous avions déjà souligné qu’il n’était pas nécessaire d’attendre le Louvre-Lens pour observer que des trous, le Louvre en était plein. Désormais, alors que le Louvre-Lens n’ouvre que dans deux mois, la plupart des œuvres qui y seront exposées sont déjà parties du musée. Et en fait de trous, le Louvre est en train de devenir un véritable gruyère comme le prouvent nos photographies, car aux déplacements inévitables (pour restauration, pour étude, pour être envoyés à des expositions ayant un sens, ou même pour « fuite d’eau ») se surajoutent maintenant les déplacements lensois. Aucun autre grand musée au monde ne présente cet aspect négligé qui est celui du Louvre aujourd’hui. Qu’on en juge par nos photographies, elles se suffisent à elles-mêmes. Leur nombre peut paraître excessif et répétitif, mais seule cette accumulation (non exhaustive) peut donner une idée de l’aspect actuel du Louvre. Encore n’avons nous parcouru que le département des Sculptures et une partie de celui des Objets d’Art... Au moins aurait-on pu, alors que ces œuvres resteront déjà très longtemps à Lens, ne pas les envoyer plusieurs mois à l’avance et « raccrocher les salles pour faire en sorte qu’il n’y ait pas de trous ».
Les promesses n’engagent que ceux qui y croient, mais on nous fera le crédit de n’avoir jamais cru celle d’Henri Loyrette.
- 1. Poitou, seconde moitié du XIIe siècle
Deux torses d’hommes barbus
L’un est en restauration, l’autre est à Lens
(on ne sait jusqu’à quand)
Photo : Didier Rykner - Voir l´image dans sa page