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Rodin Freud collectionneurs, la passion à l’œuvre
Paris, Musée Rodin, du 15 octobre 2008 au 22 février 2009.
- Sigmund Freud assis à côté du divan, dans son cabinet de
consultation, 19 Bergasse à Vienne, vers 1930
Photo : The Freud Museum London - Voir l´image dans sa page
Les éditions Nicolas Chaudun publient en coédition avec le Musée Rodin un fort bel ouvrage qui fait office de catalogue pour l’exposition consacrée à Auguste Rodin et Sigmund Freud collectionneurs. Ainsi que le souligne dans sa préface Dominique Viéville, commissaire général de l’exposition et directeur du Musée Rodin, cette manifestation réunissant une partie des collections d’antiques des deux grands hommes « est une construction purement intellectuelle » : dans le contexte de cet événement et du livre qui l’accompagne, ces mots, disons-le d’emblée, doivent être compris dans le meilleur sens du terme. Une vraie problématique, inscrite dans l’histoire de l’art et des idées, dans les œuvres et dans la réflexion, habite le propos de part en part. Rarement les sources documentaires et biographiques, la prise en compte des objets et l’étude du contexte intellectuel n’auront bénéficié d’une synthèse aussi intéressante, justifiée et convaincante. L’exposition, comme le livre, ne peuvent que passionner par l’intelligence et la « gratuité » du propos, les points de vue, la validité des rapprochements et l’on s’étonne de certains des commentaires qu’ils ont suscité, parfois très extérieurs, voire d’une insigne platitude.
Certes Auguste Rodin et Sigmund Freud ne se sont jamais rencontrés (ou du moins rien ne permet d’affirmer le contraire dans l’état actuel des connaissances) et leurs personnalités diffèrent radicalement. Quoi de commun entre un grand intellectuel viennois, personnage raffiné, inventeur et théoricien de la psychanalyse, fondamentalement hostile, on le sait, à l’art de ses contemporains qu’il n’hésitait pas à qualifier de « fous » (et évidemment pas seulement à l’art de Rodin parce qu’il serait trop « classique » ou trop « européen » comme on a pu le lire dans un grand journal…