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Otto Dix - Le retable d’Issenheim

Colmar, Musée Unterlinden, du 8 octobre 2016 au 30 janvier 2017

1. Mathias Grünewald (1475/1480-1528)
Retable d’Issenheim
Saint Sébastien - La Crucifixion - Saint Antoine
Déploration sur le corps du Christ
Panneau - 330 x 590 cm
Colmar, Musée d’Unterlinden
Photo : Musée d’Unterlinden – Colmar / Photo O. Zimmermann
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« À vomir » [1]. La Tranchée d’Otto Dix eut un émétique effet sur les spectateurs. Ce grand tableau qui témoignait des horreurs de la guerre fut exposé à Cologne en 1923, puis à Berlin en 1924 : le scandale fut retentissant. Acheté par le Stadtmuseum de Dresde, il finit par rejoindre les œuvres d’ « art dégénéré », considéré par les nazis comme un « sabotage de l’esprit de résistance ». Cet amas de corps déchiquetés dans un paysage calciné est surtout une nature morte : la nature humaine.
C’est à l’occasion de l’exposition de La Tranchée que l’art de Dix fut explicitement rapproché de celui de Grünewald (ill. 1). Quatre siècles les séparent, mais tous deux s’arrêtent sur la monstruosité du martyre plutôt que sur le salut qu’il entraîne. Le retable d’Issenheim obséda Dix qui le rumina, le cita, l’interpréta toute sa carrière durant. Il en regarda les personnages, les couleurs, les paysages, la technique picturale également.
Quel autre musée que celui d’Unterlinden pouvait consacrer une exposition [2] à l’influence de ce chef-d’œuvre de la Renaissance allemande sur un peintre qui fut certes l’un des fondateurs de la Nouvelle Objectivité, mais pas seulement ? Le musée conserve le retable d’Issenheim et quelques œuvres d’Otto Dix, et puis c’est à Colmar que l’artiste fut emprisonné… Outre des tableaux de la Nouvelle Objectivité qui firent la célébrité du maître dans les années 1920, cette exposition a le mérite de montrer des œuvres moins connues du peintre dont l’art fut dénigré après 1933.


2. Vue de l’exposition
Le cube reproduit les différents panneaux
du retable d’Issenheim
Photo : bbsg
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3. Vue de…

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