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Le président des Amis du Louvre au cœur de plusieurs polémiques

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La Tribune de l’Art parle des musées et des monuments historiques du point de vue de l’histoire de l’art. Nous nous éloignons volontairement des autres polémiques qui peuvent traverser ce milieu, mais il arrive parfois que l’une d’entre elles prenne tellement d’importance qu’il nous soit impossible de l’ignorer. C’est ainsi que l’affaire Louis-Antoine Prat, comme nous pourrions l’appeler, est partout, que tout le monde en parle, et qu’on nous demande de toute part de prendre position. Nous n’avons pas pour habitude de reculer devant l’obstacle et nous allons donc écrire ici tout ce que nous pouvons en dire.

Il y a en réalité trois affaires : le dessin de Claude Lorrain, le dessin de Victor Hugo, et le recueil de nouvelles écrit par le président de la Société des Amis du Louvre.

Le dessin de Claude Lorrain [1]

1. Claude Gellée, dit le Lorrain (1600-1682)
Paysage au grand arbre
Plume et encre brune, lavis brun,
pierre noire - 30 x 39,5 cm
Collection Véronique et Louis-Antoine Prat
Photo : Dorotheum
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Nous sommes au courant de cette affaire depuis plusieurs semaines et nous voulions en parler mais évidemment sans nuire au Musee Condé dont la politique est remarquable et nous souhaitions attendre le départ de Xavier Salmon - toujours à la tête du département des Arts Graphiques du Louvre - avant de tout raconter. L’histoire étant désormais dans l’actualité, nous la décrirons par le menu, les lecteurs de La Tribune de l’Art sachant que nous n’écrivons rien qui ne soit dûment étayé par des informations fiables.

Le 4 avril 2023, un dessin devait passer en vente au Dorotheum de Vienne comme « attribué à Claude Lorrain » (ill. 1). Au château de Chantilly, l’un de ses conservateurs ayant effectué un stage à l’Albertina, avait été informé par ce musée qui lui avait suggéré de l’étudier attentivement car il était probable qu’il s’agisse, effectivement, d’une œuvre de Claude, avec une estimation très modeste de 15 000 à 20 000 euros. Cela pouvait en effet intéresser le Musée Condé qui prépare une exposition consacrée à cet artiste [2].
Les recherches effectuées l’ont convaincu qu’il s’agissait effectivement d’une feuille de Claude Lorrain, ce qui est désormais unanimement accepté. Bénéficiant du soutien de fidèles mécènes qui rendent possible une politique ambitieuse d’acquisition, le Musée Condé pouvait donc espérer emporter ce lot mal attribué pour un montant raisonnable. Il n’y a avait pas de risque que cela donne lieu à une « erreur sur la substance », non seulement parce que la vente était en Autriche, mais aussi parce que « attribué à » pouvait signifier qu’il s’agissait bien de l’œuvre du peintre français.

Afin d’être certain de l’emporter, le musée avait demandé à un marchand ami d’enchérir à sa place : ainsi, au cas où les enchères seraient allées plus haut que ses moyens actuels, cela aurait permis d’acquérir l’œuvre un peu plus tard, en attendant que les mécènes réunissent l’argent.
Il fallait,…

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