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Mille et un Orients. Les grands voyages de Girault de Prangey

Langres, Musée d’Art et d’Histoire du 1er juillet au 29 novembre 2020

L’herbe de la Pampa poussait près des géraniums. Une villa, coiffée d’un dôme inspiré de la Coupole du Rocher de Jérusalem, se dressait à côté d’un chalet alpin ; plus loin apparaissait une étrange maison surplombée d’un minaret. C’était en Haute Marne. Le domaine des Tuaires fut conçu par Joseph-Philibert Girault de Prangey, qui s’inspira de ses voyages pour aménager les quelque neuf hectares qu’il possédait près de Langres. Il n’en reste plus rien aujourd’hui, les héritiers ayant montré un enthousiasme tiède pour cette propriété dispendieuse.


1. Joseph-Philibert Girault
de Prangey (1804-1892)
Le jardin devant de la villa. Domaine des Tuaires, vers 1860-1870
Epreuve sur papier albuminé - 29,8 x 23 cm
Langres, Musée d’Art et d’Histoire
Photo : Langres, MAH
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2. Joseph-Philibert Girault
de Prangey (1804-1892)
La Maison à fenêtre triangulaire avec le minaret. Domaine des Tuaires vers 1850-1870
Epreuve sur papier
albuminé - 24,1 x 17,9 cm
Langres, Musée d’Art et d’Histoire
Photo : bbsg
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On en conserve néanmoins les plans, soigneusement tracés par le maître des lieux, et plusieurs daguerréotypes, également de sa main (ill. 1 à 3). Ici le jardin d’agrément, là les arbres fruitiers, des serres pour les ananas et les orchidées, des volières pour les faisans argentés et les Bengalis du japon, et puis les différentes maisons aménagées au fur et à mesure. Il consacra toute la seconde partie de sa vie à cet univers enchanté et enchanteur.
Descendant des seigneurs de Genevrières et de Prangey, né à Langres en 1804, Joseph Philibert Girault ne se maria pas et n’eut pas d’enfants. Les rentes de ses biens le laissèrent libre de se consacrer à sa passion pour l’archéologie et pour l’architecture, arabe plus particulièrement, qu’il partit étudier tout autour de la Méditerranée.


3. Vue de l’exposition
Joseph-Philibert Girault de Prangey (1804-1892)
Plan du jardin du domaine des Tuaires, vers 1836-1841
Crayon, encre et aquarelle sur papier - 60,5 x 150,2 cm
Paris, collection particulière
Photo : bbsg
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Il est aujourd’hui connu - par les initiés - pour son travail de photographe, lui qui fut l’un des premiers à maîtriser le daguerréotype, l’un des premiers aussi à rapporter des images de l’Orient (ill. 4). Le procédé fut inventé par Daguerre en 1839, Girault l’utilisait dès 1840. Les collectionneurs se disputent donc ses photos, Sotheby’s en proposait d’ailleurs un certain nombre dans une vente le 9 novembre 2018. C’est cet aspect - passionnant - que l’on retient de son œuvre et que plusieurs expositions ont choisi de mettre en valeur, l’une l’année dernière au Metropolitan Museum of Art de New York [1], l’autre l’hiver prochain au Musée d’Orsay [2]

4. Joseph-Philibert Girault
de Prangey (1804-1892)
Le Caire, 1843
Paris, BnF
Photo : BnF
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Mais la photographie n’était pour…

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