Les ventes londoniennes de juillet

4/7/23 - Marché de l’art - Londres- Contrairement à celles de décembre dernier, particulièrement pauvres (voir la brève du 6/12/22), les ventes de Londres de début juillet sont d’un très bon niveau, avec quelques œuvres majeures qui justifiaient amplement le déplacement. Le plus beau tableau (ill. 1), qui vient de France, fait beaucoup parler, à la fois pour souligner son importance, mais aussi pour s’amuser ou s’indigner, c’est au choix, de ce qui apparaît au mieux comme une légèreté du grand département des peintures qui lui a accordé son certificat d’exportation en quelques jours, manifestement inconscient de l’importance de cette toile inédite de Michael Sweerts, ou s’en moquant totalement.

1. Michael Sweerts (1618-1664)
L’Atelier de l’artiste avec une couturière
Huile sur toile - 79,5 x 108,4 cm
Vente Christie’s Londres, 6 juillet 2023
Photo : Christie’s

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Cette scène d’atelier, dont le Louvre ne possède aucun équivalent - si Sweerts n’est pas absent de ce musée, il n’en conserve qu’une - très jolie et très petite - scène de genre montrant un jeune homme et une entremetteuse, et un tableau de taverne [1]. Celui-ci, d’une qualité bien supérieure, montre un atelier d’artiste, avec à gauche une femme en train de coudre, une nature morte au premier plan et, au fond, une échappée sur un paysage. Resté « dans son jus » et assez sale - il est évident qu’une soigneuse restauration lui rendra son éclat. Indiscutablement - ce tableau méritait d’entrer dans les collections publiques françaises et cela aurait été sans doute facilité par une négociation avec le propriétaire tout à fait enclin à une vente aux musées. Mais il est vrai que les collections hollandaises et flamandes du Louvre ne s’enrichissent plus depuis très longtemps. Le dernier tableau à avoir failli être acheté est, sauf erreur, le « Frans Hals » : un petit tableau pas très beau mais très faux (voir l’article).

2. Rembrandt van Rijn…