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Les styles Transition et Louis XVI, Nicolas Petit (1732-1791) Le mobilier français au temps du néoclassicisme

Auteur : Anne Droguet

Depuis déjà trois ans, les Editions de l’Amateur ont entrepris de faire connaître l’histoire du mobilier français à travers une série de monographies consacrées à chacun des grands styles. Après les contributions de Calin Demetrescu sur le règne de Louis XIV et sur la Régence, puis celle de Sophie Mouquin sur l’époque de Louis XV, Anne Droguet publie un ouvrage général sur Les styles Transition et Louis XVI. Une plongée au cœur de la société finissante de l’Ancien Régime qui découvre, sous l’influence du néoclassicisme, la simplicité d’un mobilier dont le répertoire architectural et décoratif s’inspire largement des Anciens [1]. En effet, après les découvertes d’Herculanum (1738) et de Pompéi (1748), les élites culturelles se passionnent pour les civilisations du passé et partagent, comme les architectes et les critiques du temps, un même idéal de rationalité qui contribue à créer un nouveau style. Après les extravagances du rocaille, les collectionneurs et tous les amateurs éclairés aspirent à un autre monde d’où l’exubérance serait bannie pour faire place à un imaginaire de l’ordre épuré et de la perfection mathématique. C’est ainsi que les formes envahissantes du style Louis XV sont condamnées définitivement car elles ne correspondent plus au goût du jour. Désormais, la Rome ancienne dicte sa loi dans les salons parisiens où les savants abbés, les philosophes et les financiers discutent de savoir s’il convient de sacrifier sur l’autel de la beauté près d’un demi-siècle de tradition française. Bien vite pourtant, même les plus récalcitrants sont obligés d’avouer leur défaite devant une mode qui semble renouer les fils du temps entre la gloire oubliée des vieux Romains et la sensibilité des Lumières. A Paris, ces aspirations au « vrai Beau », pour parler comme le graveur Charles-Nicolas Cochin, trouvent dans la fabrication des objets, et notamment dans la menuiserie et l’ébénisterie, un terrain de prédilection. En quelques années seulement, la ligne droite, le respect scrupuleux des proportions et de l’équilibre, s’imposent comme les références d’une nouvelle élégance qui fait la part belle aux influences venues d’Italie mais aussi à l’exotisme dépaysant de la Chine et du monde ottoman. Dans les hôtels particuliers, le goût nouveau s’introduit librement et révolutionne l’agrément des espaces privés [2]. _ L’architecture des bureaux et des commodes évolue vers une géométrisation accentuée des formes et l’ornementation de bronze doré s’enrichit de motifs originaux copiés des bas-reliefs antiques. Dans ces années 1760, le style « à la grecque », comme on disait alors, connaît un véritable succès auprès des fermiers généraux et des membres du Parlement [3]. Sans doute séduits par cette débauche d’ornements qui flatte leur réussite sociale, les membres de la bourgeoisie d’affaires et de l’aristocratie constituent les plus ardents défenseurs de cette esthétique. Même s’il peut apparaître parfois comme très grandiloquent, avec ses larges frises,…

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