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Le voyage en train

Nantes, Musée d’arts, du 21 octobre 2022 au 5 février 2023

1. Félix Bracquemond (1833-1914) d’après Joseph Mallord William Turner (1775-1851)
La Locomotive, d’après Rain, Steam, and Speed – The Great Western Railway, vers 1872-1873
Eau-forte et pointe sèche - 21,7 x 26,1 cm
New York, The Metropolitan Museum of Art
Photo : The Metropolitan Museum of Art
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Les expositions thématiques jouent souvent la carte de la séduction : celle que propose le musée de Nantes paraissait enthousiasmante et s’annonçait même comme une première - en France - sur un sujet qui aurait dû être traité au Musée d’Orsay, installé dans une ancienne gare et dont le pouvoir de persuasion aurait pu lui permettre de négocier le prêt de Rain, Steam and Speed – The Great Western Railway, l’iconique tableau de Turner montrant l’irruption du train dans la peinture. Peint en 1844 et conservé depuis 1856 à la National Gallery de Londres, celui-ci «témoigne à la fois d’une fascination pour les potentialités de la modernité technique et de l’ampleur des perturbations qu’elle introduit», comme le rappelle judicieusement François Jarrige dans le premier essai du catalogue de l’exposition nantaise. Absent du parcours, le tableau de Turner est évoqué dans la première salle par une eau-forte [1] de Félix Bracquemond (ill. 1) qui rappelle que les Impressionnistes connaissaient bien Rain, Steam and Speed, certains ayant eu l’occasion de l’admirer au cours de leur exil britannique en 1870-1871, épisode que racontait il y a quelques années la séduisante exposition Les Impressionnistes à Londres, présentée à la Tate Britain à l’hiver 2017 puis au Petit Palais à l’été 2018.

2. Vincent Van Gogh (1853-1890)
Wagons de chemin de fer à Arles, 1888
Huile sur toile - 46 x 51 cm
Avignon, Musée Angladon
Photo : Fondation Angladon-Dubrujeaud
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En tous cas, le Musée d’Orsay s’est montré généreux prêteur et les toiles parisiennes parsèment l’accrochage où l’on se réjouit cependant plutôt de pouvoir admirer les Wagons de chemin de fer à Arles, la seule toile de Van Gogh restée en Provence : conservée au Musée Angladon-Dubrujeaud, elle provient des collections de Jacques Doucet (ill. 2). Ce tableau célèbre voisine ici avec Les Usines de Jean-Émile Laboureur, chef-d’œuvre nantais plutôt méconnu mais redécouvert à Caen il y a deux ans lors de la si intéressante exposition Les villes ardentes. Art, travail, révolte. 1870-1914 (voir l’article). Tout à côté, on découvre avec plaisir un grand dessin d’Eugène Grasset venu du Musée d’Orsay (ill. 3) et préparant l’un des plus grands vitraux civils de Paris, lui aussi peu connu car difficilement visible : réalisé par le maître-verrier Félix Gaudin, il orne le deuxième étage de l’ancien bâtiment de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, situé place de la Bourse mais donnant sur la rue rue Notre-Dame-des-Victoires, dans l’axe de la très courte rue Brongniart.


3. Eugène Grasset ( (1845-1917)
Le Travail par…

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