Scoop de Paris 2024 : la flèche de Notre-Dame terminée pour la cérémonie d’ouverture !

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3/8/23 : notre article de 2021 mérite d’être nuancé : en effet, la flèche sera probablement terminée fin 2023, elle sera donc en place pour la cérémonie d’ouverture, et notre titre est faux. En revanche, le toit ne sera évidemment pas terminé, donc le visuel reste trompeur.

Rappelons-nous : Emmanuel Macron voulait que la « reconstruction » de la cathédrale Notre-Dame soit terminée en 2024, sans dire pour quelle raison même si tout le monde avait compris qu’il pensait aux Jeux Olympiques. Chacun sait désormais que ce sera impossible, et que dans le meilleur des cas, une messe pourrait y être célébrée le 16 avril 2024, et la nef rouverte au public, tandis que le chantier de restauration du toit et de la flèche se poursuivrait encore plusieurs années.


1. Visuel de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024
telle qu’elle a été présentée à la presse le 13 décembre 2021 : on voit
distinctement la flèche et le toit de la cathédrale Notre-Dame...
©Paris 2024/Florian Hulleu
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Pourtant, dans sa présentation le 13 décembre devant la presse de la cérémonie d’ouverture sur la Seine, le Comité olympique, accompagné de la maire de Paris Anne Hidalgo, a montré une cathédrale complètement restaurée, avec sa flèche si reconnaissable et son toit en plomb en parfait état (ill. 1). Un scoop assurément, un peu frelaté néanmoins car c’est évidemment totalement impossible.


2. Visuel de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024
telle qu’elle a été présentée à la presse le 13 décembre 2021 :
le plongeoir a remplacé le saule pleureur...
©Paris 2024/Florian Hulleu
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Autre visuel étrange : au bout de l’île de la Cité, là où se trouve un superbe saule pleureur, on voit installé un immense plongeoir (ill. 2). Le saule a disparu et aussitôt les réseaux sociaux se sont enflammés. Auxquels Ariel Weil, le maire de Paris Centre, a répondu : « Vous imaginez vraiment sincèrement qu’on va abattre un arbre pour mettre un plongeoir ? Ces visuels ne sont pas contractuels et c’est bien précisé puisque le dispositif final n’est pas encore tranché ». Le problème, c’est qu’on peut tout imaginer dès lors que la mairie de Paris est impliquée dans un dossier. Notamment que des arbres soient coupés, comme cela se passe un peu partout dans la capitale, même des arbres prestigieux comme la désormais célèbre - et défunte - glycine de Montmartre.


3. Visuel de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024
telle qu’elle a été présentée à la presse le 13 décembre 2021 :
où sont passés les arbres du quai d’Orsay dans sa partie basse ?
©Paris 2024/Florian Hulleu
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Certes, bien que cela n’ait jamais été évoqué lors de la conférence de presse, le dossier de presse précise, en bas à droite de chaque image, « Visuel non contractuel ». Mais si l’on ne peut, évidemment, demander au comité ou à la mairie de Paris de montrer exactement la cérémonie telle qu’elle va se dérouler sans avoir obtenu toutes les autorisations nécessaires, rien ne les obligeait à montrer des visuels objectivement impossibles qui relèvent, ni plus ni moins, d’une forme de publicité mensongère.


4. La partie basse du quai d’Orsay sans ses arbres (détail de l’illustration 3)
©Paris 2024/Florian Hulleu
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5. La partie basse du quai d’Orsay
avec ses arbres
Photo : Google Earth
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Ces deux visuels étonnants ne sont d’ailleurs pas les seuls, parmi tous ceux présentés par le Comité olympique, si l’on fait abstraction du mauvais goût très évident de cette cérémonie qui se déroulera sur le fleuve entre la bibliothèque François Mitterrand et la tour Eiffel. Ainsi, d’autres arbres ont disparu sur la partie basse du quai d’Orsay, au profit des tribunes qui occupent tout l’espace (ill. 3 à 5). Une vue non contractuelle une fois de plus, mais là encore, compte tenu des enjeux, comment être certain qu’on ne coupera pas les arbres de ce quai ? Et si le cahier des charges l’interdit, pourquoi reproduire ainsi des visuels totalement impossibles à réaliser ?


6. Danseur sur le faîte d’un toit éclairé par une lumière divine.
Le visuel n’est pas contractuel mais on espère qu’il ne pleuvra pas...
©Paris 2024/Florian Hulleu
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On navigue entre fantasme et réalité, comme quand on voit un danseur sur le fait d’un toit, éclairé d’une lumière céleste (ill. 6) ! Quand les pouvoirs publics qui prétendent lutter contre les fake news (il y avait une ministre [1] à la conférence de presse, en plus de la maire de Paris) communiquent à coup de visuels arrangés, et quand on compare ce qu’ils promettent à ce qu’ils réalisent, il est difficile de s’étonner qu’on ne leur fasse pas confiance.

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