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Le renouveau de la passion. La sculpture religieuse entre Chartres et Paris autour de 1540

Écouen, Musée national de la Renaissance, du 19 mai au 23 août 2021.

L’exposition du Musée de la Renaissance à Écouen fait partie de celles que beaucoup se désespéraient de voir, craignant qu’elle ne ferme avant d’ouvrir, en raison de la pandémie. Fort heureusement, celle-ci a pu être prolongée, et l’on dispose désormais de presque tout l’été pour aller la voir, ce que nous recommandons fortement.

Celle-ci, qui s’inscrit dans cette floraison d’études sur le XVIe siècle français, bien que de taille réduite, est en effet remarquable et accompagnée d’un catalogue qui ne l’est pas moins. Elle réunit pour la première fois les reliefs sculptés pour le jubé de l’église Saint-Père-en-Vallée de Chartres, permettant de découvrir ainsi, avec d’autres sculptures, un artiste important quoiqu’encore méconnu : François Marchand. Sa vie est faite d’hypothèses : mort en 1551, il est peut-être né vers 1500… ou une vingtaine d’années plus tôt. Actif entre Orléans et Chartres, il est sans doute originaire de la première ville, et s’y est au moins très probablement formé. Un voyage en Italie est possible, mais l’influence de la sculpture de la péninsule peut s’expliquer par la connaissance de gravures. Seules certitudes : il reçut la commande des sculptures pour l’abbaye Saint-Père de Chartres, et celles de deux scènes du tour de chœur de la cathédrale. Il participa enfin au tombeau de François Ier à Saint-Denis, de manière sans doute plus importante qu’on ne le croyait, comme le montre dans un essai consacré à cette œuvre Geneviève Bresc-Bautier.


1. Sculpteur anonyme et Étienne Le Tonnelier (peintre actif autour de 1540)
La Naissance de la Vierge entourée de saint Jean Baptiste
et saint Jean l’Évangéliste
, vers 1542-1543
Pierre de Vernon polychrome - 71 x 192 x 18 cm
Paris, Musée du Louvre
Photo : Didier Rykner
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L’exposition s’ouvre sur un haut relief du Louvre (ill. 1), récemment restauré, dont on connaît paradoxalement le peintre qui lui a donné sa polychromie, Étienne Le Tonnelier, mais pas le nom du sculpteur. Il s’agit du seul élément conservé du retable des Onze Mille Vierges qui se trouvait dans le bras nord de la cathédrale de Chartres. Bien que contemporain des travaux de François Marchand à Chartres, et même si l’œuvre lui fut attribuée par Lenoir sous prétexte qu’il n’y aurait à cette époque que ce seul sculpteur actif - ce qui est faux - son auteur reste inconnu. Il s’agit sans doute, pour Guillaume Fonkenell, le commissaire de l’exposition, d’un artiste établi entre Chartres et la Normandie, tourné davantage vers l’art du Nord que vers l’Italie.


2. François Marchand (?-1551)
Saint Paul, vers 1540-1543
Albâtre - 149 x 46 x 33 cm
Chartres, Musée des Beaux-Arts
Photo : Didier Rykner
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La première partie de l’exposition est donc dédiée à l’église de l’abbaye Saint-Père-en-Vallée de Chartres, aujourd’hui connue sous le nom d’église Saint-Pierre. Nous lui avions consacré la partie d’un article sur le patrimoine de Chartres. Celle-ci…

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