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Le Moyen Âge en majesté chez Brimo de Laroussilhe

1. Limoges, vers 1240-1250
Saint Jean
Cuivre repoussé, gravé, ciselé et doré - 23,5 x 6,7 cm
Paris, Galerie Brimo de Laroussilhe
Photo : Hugues Dubois
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4/2/22 - Marché de l’art - Paris - Les spécialistes d’art médiéval connaissent bien la galerie du quai Voltaire et la fermeture du Musée de Cluny jusqu’au printemps ne peut qu’inciter davantage tous les amateurs à se rendre chez Brimo de Laroussilhe, qui propose une splendide exposition composée d’œuvres exécutées entre le XIIe et le XVIe siècle. Ornant la couverture du catalogue, saint Jean (ill. 1) remonte un pan de son long manteau vers sa joue pour mieux exprimer son affliction, dans un geste aussi grave qu’élégant. L’apôtre se tient debout, pieds nus, sur une base gravée d’une fleur et tient un livre dont les fermoirs et la reliure sont également gravés. Comme l’indiquent les deux orifices visibles sur sa poitrine et entre ses chevilles, il s’agissait d’une figure d’applique dans laquelle il n’est pas difficile de reconnaître un saint Jean de Calvaire, se lamentant aux pieds du Christ crucifié. Comme l’indique la riche notice du catalogue de la galerie, cette pièce fut réalisée à Limoges vers 1240-1250 en cuivre repoussé, gravé, ciselé et doré. Seule pointe de couleur, deux perles d’émail bleu ornent les yeux du saint à qui le sculpteur a su donner un air hagard particulièrement poignant.

2. Gravure extraite de la page 989 de L’Art pour tous du 15 avril 1870 montrant la châsse composite appartenant à Albert Germeau
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L’histoire récente de cet objet s’avère passionnante : cette figure d’applique fut remployée sur une grande châsse composite qui appartenait alors au collectionneur Albert Germeau et qui fut exposée au Palais de l’Industrie en 1865 avant d’être photographiée et surtout gravée (ill. 2) dans L’Art pour tous en 1870. Passée en vente à Drouot en 1930, elle fut ensuite démantelée - par Brimo de Laroussilhe - et ses éléments furent vendus un à un : probablement composée au début du XIXe siècle à partir d’éléments de diverses époques, dont des pièces mosanes ou rhéno-mosanes, cette châsse était assurément une spectaculaire création d’antiquaire. Grâce à la gravure, on sait quels éléments ornaient sa face principale : les deux saintes femmes et le groupe de la Descente de Croix appartiennent désormais à la Fondation Abegg de Riggisberg tandis que le centurion placé derrière saint Jean trône aujourd’hui au Musée du Louvre à qui il fut offert en 1976 par Nicolas Landau, le «prince des antiquaires».


3. Lippo Vanni (actif à Sienne entre 1345 et 1375)
Le Mariage de la Vierge, vers 1345
Tempera sur bois - 24,6 x 28,5 cm
Paris, Galerie Brimo de Laroussilhe
Photo : Hugues Dubois
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L’exposition permet également d’admirer un tableau inédit (ill. 3) de Lippo Vanni, peintre siennois actif au milieu du XIV siècle : Le Mariage de la Vierge constitue certainement…

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